La mise en place des COMUE avance à marche forcée dans un contexte
extrêmement contraint et si toutes les universités rencontrent des
difficultés budgétaires, la situation dans les organismes de recherche
est tout aussi catastrophique.
Les statuts des premières COMUE varient d’un établissement à l’autre
et il reste difficile de trouver un véritable projet pédagogique ou
scientifique dans chacun d’eux. Malgré quelques propositions
intéressantes, la nature technocratique de ces regroupements
d’établissements divers entraîne une mise en place complexe avec des
luttes de pouvoir, loin de la coopération attendue.
Dans cette situation, que devient la stratégie nationale de recherche
pour les Établissements Publics à Caractère Scientifique et
Technologique ? Devront-ils s’adapter aux demandes de valorisation
immédiate pour aider les régions à sortir de leurs difficultés
économiques et aux exigences européennes pour l’attribution de
subventions ? La création de l’Agence Nationale de la Recherche (ANR) et
sa politique par projet a contribué à affaiblir le rôle des organismes.
La mise en place de ces nouvelles superstructures d’enseignement
supérieur et de recherche ne peut qu’entraîner la concrétisation de ces
craintes.
La préparation des statuts des COMUE anticipe la politique à venir :
pas de concertation avec le personnel, les instances sont mises devant
le fait accompli.
Les mutualisations annoncées risquent fort de se construire, comme
aujourd’hui, au détriment des conditions de travail, entraînant des
mobilités forcées, des redéploiements de personnel, des externalisations
de services, une nouvelle explosion de la précarité et pour les
étudiants, des difficultés accrues pour suivre les formations
souhaitées. Les diplômes d’excellence seront transférés aux COMUE pour
assurer la visibilité internationale recherchée, mais que deviendront
les autres formations ?
La CGT s’est prononcée contre les statuts de ces futurs grands
établissements qui ont été préparés et négociés sans que les personnels
concernés n’aient pu intervenir dans ce processus. Le Conseil National
de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche (Cneser) s’est également
exprimé majoritairement contre.
Montreuil, le 23 juillet 2014
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