L'Union Locale sur le ouèbe


Désormais, pour suivre l'Union Locale CGT de Cherbourg, il faut se rendre sur :

samedi 31 octobre 2020

Reconfinement : les vies humaines doivent primer sur l'économie

 

Au vu de la situation sanitaire alarmante, le président de la République vient d’annoncer un nouveau confinement à partir du vendredi 30 octobre.

La CGT fait de la santé des citoyens sa priorité mais comprend et partage leur lassitude et leur ras-le-bol de se retrouver, une nouvelle fois, privés de libertés et de vie sociale. Ceci d’autant plus que cette situation est la conséquence de l’incurie et de la malhonnêteté du Président et de son gouvernement dans la gestion de la crise sanitaire, s’agissant notamment des moyens alloués au secteur de la santé et du médico-social.

La CGT réaffirme la nécessité de donner les moyens nécessaires à la Santé et aux personnels

Lors d'une réunion avec le Ministre de la santé le 27 octobre dernier, la délégation CGT a signifié que la santé de toutes et tous devait être la priorité, et en particulier que les salarié(e)s ne peuvent être les sacrifiés de la crise sanitaire.

Alors que les organisations syndicales et patronales représentatives ont été réunies le lundi 26 octobre à Matignon. Peu d’annonces prenant en compte les demandes formulées par les Organisations Syndicales, dont la CGT, particulièrement sur l’annulation de la réforme assurance chômage (dont la mise en oeuvre est juste repoussée à avril 2021), de celle des retraites ainsi que des attentes en matière de conditionnalité réelle et efficace des aides publiques aux entreprises.

Suite à la demande des organisations syndicales sur la lutte contre la pauvreté des jeunes (de 16 à 24 ans), le gouvernement affirme la volonté de trouver des solutions mais sans aucune piste proposée.

Si lutter contre la pandémie est indispensable, il y a nécessité aussi que le gouvernement donne des signes forts en matière sociale, de lutte pour l’emploi et prise en charge du chômage. Il y a nécessité de ne pas continuer à perdre du temps en matière de cadrage interprofessionnel sur le télétravail et d’ouvrir rapidement la négociation avec pour objectif de déboucher une un accord national interprofessionnel.


La situation sociale et psychologique est différente du mois de mars pour beaucoup de travailleurs confrontés depuis à des pertes d’emploi, de revenus et des situations familiales difficiles.
La précarité grandissante conduit vers à la pauvreté de la population, et une attention particulière doit être porté à la jeunesse qui est très touchée par ce basculement.


Il est scandaleux d’affirmer que la situation sanitaire est plus grave qu’au printemps et, en même temps, prévoir une protection plus faible, en décidant de maintenir une activité économique plus importante, quoi qu’il en coûte en vies humaines.
Le coronavirus circule activement mais le Président décide que les enfants comme les salarié.es viennent augmenter le nombre de citoyens en deuxième ligne exposés à un risque plus élevé d’être contaminé.


Si la situation devait encore se dégrader, le Président en portera toute la responsabilité et il devra rendre des comptes.

La CGT restera vigilante quant aux effets d'annonces du gouvernement et continuera à pointer les incohérence entre les actes et la communication gouvernementale.


Malgré les difficultés à déployer une activité syndicale normale dans cette période inédite et imprévisible, la CGT va continuer à être présente auprès des salarié.es, des privé.es d’emplois, des retraité.es et de la jeunesse, pour défendre leur santé ainsi que leurs droits sociaux.
 

La CGT a rappelé au gouvernement les questions urgentes sur lesquelles elle attend des décision :

- l’annulation de la réforme assurance chômage,
- La revalorisation des salaires en particulier des bas,
- La "conditionnalité" des aides publiques octroyées aux entreprises,
- La mise en place d’un véritable plan de rupture en matière d’emploi en concrétisant une politique ambitieuse de développement des entreprises, de lutte contre les fermetures et même de réouverture d’entreprises.

Pour le président de la République, c’est l’économie d’abord quoi qu’il en coûte en vies humaines

 

Au vu de la situation sanitaire alarmante, le président de la République vient d’annoncer un nouveau confinement à partir du vendredi 30 octobre.

La CGT fait de la santé des citoyens sa priorité mais comprend et partage leur lassitude et leur ras-le-bol de se retrouver, une nouvelle fois, privés de libertés et de vie sociale.
Ceci d’autant plus que cette situation est la conséquence de l’incurie et de la malhonnêteté du Président et de son gouvernement dans la gestion de la crise sanitaire, s’agissant notamment des moyens alloués au secteur de la santé et du médico-social.
Il est scandaleux d’affirmer que la situation sanitaire est plus grave qu’au printemps et, en même temps, prévoir une protection plus faible, en décidant de maintenir une activité économique plus importante, quoi qu’il en coûte en vies humaines.
Le coronavirus circule activement mais le Président décide que les enfants comme les salarié.es viennent augmenter le nombre de citoyens en deuxième ligne exposés à un risque plus élevé d’être contaminé.
Si la situation devait encore se dégrader, le Président en portera toute la responsabilité et il devra rendre des comptes.
La CGT restera vigilante.
Malgré les difficultés de déployer une activité syndicale normale dans cette période inédite et imprévisible, la CGT va continuer d’être présente auprès des salarié.es, des privé.es d’emplois, des retraité.es et de la jeunesse, pour défendre leur santé ainsi que leurs droits sociaux.

Montreuil, le 29 octobre 2020

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Aides à domicile : encore une fois des grandes annonces pour pas grand-chose !

 

Un amendement gouvernemental au PLFSS 2021 proposant d’allouer 200 millions d’euros en année pleine pour le secteur de l'aide à domicile a été adopté.

Pas pour tout de suite : à partir d'avril 2021 avec un montant de 150 millions d’euros cette année-là.
Pas pour tout le monde : seul le secteur associatif est concerné ; le secteur public, le secteur privé et l’emploi direct par des particuliers en sont exclus.
L’ambition de cet amendement est d'aider financièrement les départements à assumer une partie des revalorisations salariales prévues dans les avenants 43 et 44 négociés dans la convention collective de la branche de l’aide à domicile qui ne concerne que les associations et dont le montant total s’élèverait à près de 600 millions d’euros.
Nous sommes donc encore loin du compte !
Nous condamnons, une fois de plus, la manœuvre du gouvernement qui renvoie aux départements la responsabilité du financement. Il s’agit du même schéma que pour la prime Covid annoncée par le président de la République en août 2020 : l’État donne la moitié si (et seulement si !) les départements financent l’autre moitié. Ce qui a eu pour effet d’exclure un très grand nombre de salarié.es de l’attribution de cette prime.
De plus, si des départements décident de ne pas financer, cette mesure pourrait mettre en péril certaines associations qui risquent de se séparer de leur SAAD (services d’aide à domicile), profitant ainsi au secteur privé lucratif qui continue à se développer, en maintenant une politique salariale au rabais.
In fine, cette situation va encore accentuer les inégalités salariales entre les salarié.es du secteur privé lucratif et les autres secteurs.
Tout ceci nous conforte davantage dans la nécessité de réaffirmer notre revendication d’un grand service public de l’aide à l’autonomie englobant l’aide à domicile, avec un financement de la perte d’autonomie au titre de la maladie par la Sécurité sociale et des personnels bénéficiant de garanties collectives communes et de haut niveau.

Montreuil, le 28 octobre 2020

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Données de santé : le Conseil d’État valide l’hébergement par Microsoft contre l’avis de la Cnil

 

Le Conseil d’État a rejeté la demande de suspension de la plateforme Health Data Hub, dont l’hébergement a été confié à Microsoft. Dans son ordonnance du 13 octobre, le Conseil d’État affirme qu'aucune données de santé ne peut être transférée en dehors de l'Union européenne dans le cadre du contrat conclu avec Microsoft et demande des garanties supplémentaires.

Actée par la loi santé du 24 juillet 2019 pour remplacer l’actuel Système national des données de santé (SNDS), la création du Health Data Hub a été entérinée en avril dernier pour répondre aux besoins de la crise sanitaire.

Des données sensibles placées entre les mains d’intérêts privés et soumises aux lois américaines

L’hébergement ayant été confié au géant américain Microsoft, plusieurs organisations et associations, inquiètes de voir ces données sensibles placées entre les mains d’intérêts privés et soumises aux lois américaines (telles que le Cloud Act), ont saisi le Conseil d’État pour demander la suspension du Health Data Hub. Pour justifier la procédure, elles se sont appuyées sur l’arrêt de la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE) du 16 juillet 2020, dit « Schrems II », qui déduit que les transferts de données personnelles depuis l’Union européenne vers les États-Unis sont contraires au règlement général sur la protection des données (RGPD) et à la Charte des droits fondamentaux de l’Union européenne.

Dans un jugement rendu le 13 octobre, le juge des référés a cependant refusé de suspendre la plateforme, estimant que le Health Data Hub est utile à la gestion de la crise sanitaire. Si la plateforme et Microsoft se sont engagés à refuser tout transfert de données de santé en dehors de l’Union européenne, le juge des référés estime qu’on ne peut totalement exclure que les autorités et renseignements américains demandent à Microsoft et à sa filiale irlandaise l’accès à certaines données.

D'autres solutions que Microsoft sont-elles possibles ?

Le Conseil d'État a donc demandé au Health Data Hub « de continuer, sous le contrôle de la Cnil, à travailler avec Microsoft pour renforcer la protection des droits des personnes concernées sur leurs données personnelles ». De son côté, la Cnil estime que « le choix d'un hébergeur soumis au droit américain semble incompatible avec les exigences de la Cour de justice de l'Union européenne en matière de protection de la vie privée ».

Dans une tribune publiée dans Le Monde du 10 décembre 2019, un collectif de chercheurs, médecins hospitaliers et ingénieurs alertaient sur les dangers de confier des données aussi sensibles à un opérateur privé et proposaient des alternatives : « L’Organisation européenne pour la recherche nucléaire (CERN) a récemment lancé le projet Malt, pour Microsoft Alternatives, visant à remplacer un maximum de logiciels commerciaux par des logiciels libres. Nous pourrions suivre cet exemple et promouvoir des “clouds” autogérés. »

L’autre objet de crispation concerne l’attribution du marché. Le ministère de la Santé n’a pas procédé à un appel d’offres classique, au niveau européen, pour passer le marché avec Microsoft. Un nouvel appel d’offres devrait être lancé prochainement.

Un film autour des atteintes aux libertés ouvre le débat

 

Depuis quelques années, un nouveau virage sécuritaire et autoritaire s’abat sur les manifestants. Le film de David Dufresne, « Un pays qui se tient sage », interroge cette dérive et permet d’ouvrir plus largement le débat sur les atteintes aux libertés. 

Si les répressions policières ne datent pas d’hier, la généralisation des vidéos des smartphones et leur diffusion sur les réseaux sociaux exposent aux yeux du grand public l’usage de la violence pour faire taire la contestation sociale.

C’est à partir de ces images, qui ont tourné en boucle sur les réseaux sociaux pendant le mouvement des gilets jaunes, que le journaliste David Dufresne a réalisé son film « Un pays qui se tient sage ».

Ce documentaire n’est pas qu’une simple compilation de vidéos amateurs et professionnelles. Il propose une réflexion inédite, loin des interprétations médiatisées à des fins partisanes.

Nous devons questionner cette dérive sécuritaire

À partir de la phrase du sociologue Max Weber « l’État revendique, pour son propre compte, le monopole de la violence physique légitime », le journaliste donne à ces images, au travers de commentaires et d’analyses d’une série de témoins, une tout autre résonance. Puisque l’État « revendique », c’est que ce choix peut être discuté, et même contesté insiste David Dufresne.

Au-delà de l’émotion suscitée par la violence des scènes, ce contre-récit nous fait prendre de la hauteur et mesurer les dérives autoritaires d’un pouvoir aux abois dans le pays des « droits de l’homme ». Plus largement, il amorce le débat sur les privations de liberté comme celle de manifester ou d’informer.

Il nous faut élargir le débat autour des atteintes aux libertés

Derrière la répression, il s’agit bien de restreindre les libertés comme le confirme le récent rapport d’Amnesty international, « Arrêté·e·s pour avoir manifesté ».

Aujourd’hui, en refusant de sécuriser le déroulement des manifestations, les réponses autoritaires aux mouvements sociaux réduisent au fur et à mesure un peu plus les libertés individuelles et collectives. Dans le même temps, les outils législatifs offrent un arsenal de plus en plus répressif pour museler toute opposition.

Faire grandir la prise de conscience des conséquences de la doctrine sécuritaire et autoritaire est un premier pas pour élargir le mouvement d’opposition et imaginer de nouvelles formes d’actions, conditions nécessaires pour briser cette dérive et faire avancer les idées progressistes.

lundi 26 octobre 2020

ACPP : l'UD CGT 50 APPELLE A LA MOBILISATION JEUDI 29 OCTOBRE;

 

 

Le quatre pages UD CGT 50 sur l'emploi industriel

Données de santé : le Conseil d’État valide l’hébergement par Microsoft contre l’avis de la Cnil

 

Le Conseil d’État a rejeté la demande de suspension de la plateforme Health Data Hub, dont l’hébergement a été confié à Microsoft. Dans son ordonnance du 13 octobre, le Conseil d’État affirme qu'aucune données de santé ne peut être transférée en dehors de l'Union européenne dans le cadre du contrat conclu avec Microsoft et demande des garanties supplémentaires.

Actée par la loi santé du 24 juillet 2019 pour remplacer l’actuel Système national des données de santé (SNDS), la création du Health Data Hub a été entérinée en avril dernier pour répondre aux besoins de la crise sanitaire.

Des données sensibles placées entre les mains d’intérêts privés et soumises aux lois américaines

L’hébergement ayant été confié au géant américain Microsoft, plusieurs organisations et associations, inquiètes de voir ces données sensibles placées entre les mains d’intérêts privés et soumises aux lois américaines (telles que le Cloud Act), ont saisi le Conseil d’État pour demander la suspension du Health Data Hub. Pour justifier la procédure, elles se sont appuyées sur l’arrêt de la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE) du 16 juillet 2020, dit « Schrems II », qui déduit que les transferts de données personnelles depuis l’Union européenne vers les États-Unis sont contraires au règlement général sur la protection des données (RGPD) et à la Charte des droits fondamentaux de l’Union européenne.

Dans un jugement rendu le 13 octobre, le juge des référés a cependant refusé de suspendre la plateforme, estimant que le Health Data Hub est utile à la gestion de la crise sanitaire. Si la plateforme et Microsoft se sont engagés à refuser tout transfert de données de santé en dehors de l’Union européenne, le juge des référés estime qu’on ne peut totalement exclure que les autorités et renseignements américains demandent à Microsoft et à sa filiale irlandaise l’accès à certaines données.

D'autres solutions que Microsoft sont-elles possibles ?

Le Conseil d'État a donc demandé au Health Data Hub « de continuer, sous le contrôle de la Cnil, à travailler avec Microsoft pour renforcer la protection des droits des personnes concernées sur leurs données personnelles ». De son côté, la Cnil estime que « le choix d'un hébergeur soumis au droit américain semble incompatible avec les exigences de la Cour de justice de l'Union européenne en matière de protection de la vie privée ».

Dans une tribune publiée dans Le Monde du 10 décembre 2019, un collectif de chercheurs, médecins hospitaliers et ingénieurs alertaient sur les dangers de confier des données aussi sensibles à un opérateur privé et proposaient des alternatives : « L’Organisation européenne pour la recherche nucléaire (CERN) a récemment lancé le projet Malt, pour Microsoft Alternatives, visant à remplacer un maximum de logiciels commerciaux par des logiciels libres. Nous pourrions suivre cet exemple et promouvoir des “clouds” autogérés. »

L’autre objet de crispation concerne l’attribution du marché. Le ministère de la Santé n’a pas procédé à un appel d’offres classique, au niveau européen, pour passer le marché avec Microsoft. Un nouvel appel d’offres devrait être lancé prochainement.

"Forfait urgences" : un nouvel obstacle à l'accès aux soins

 

Le scandale du “forfait patient urgences” La CGT lance une pétition contre la mise en place d’un forfait payant pour les passages aux urgences sans hospitalisation. Cette disposition marque un nouveau recul pour l’accès au droit à la santé dans un contexte de crise sanitaire et d’explosion de la pauvreté.

Alors que toute notre attention est fixée sur la capacité de notre système de santé à absorber le choc de l’épidémie de coronavirus, le projet de loi de financement de la Sécurité sociale de 2021(PLFSS), présenté début octobre, prévoit plus de 800 millions d’euros d'économie sur l’hôpital.

Une mesure punitive

Parmi les mesures préconisées, le gouvernement envisage, sans concertation, la création d’une « participation », au «montant forfaitaire » pour chaque passage aux urgences dès lors que celui-ci ne serait pas suivi d'une hospitalisation. Ce forfait, à peine détaillé dans le PLFSS 2021, devrait impacter 80% des patients qui passent par les urgences. Il remplacera l’actuel ticket modérateur laissant à la charge du patient 20 % du coût de ses soins qui seront pris en charge par la complémentaire de santé… enfin pour ceux qui en ont une.

Double peine

Pour les 5% de français qui n'ont pas de complémentaire santé (soit plus de 3 millions de français), cette décision risque d’aggraver un peu plus le renoncement aux soins. Compensant souvent les insuffisances de la médecine de ville, les urgences hospitalières étaient, jusqu’alors, la garantie d’être soigné quelques soient ses moyens. Cette disposition crée un nouvel obstacle à l’accès aux soins et rogne un peu plus sur le principe de solidarité de la Sécurité sociale.

Mauvaise réponse à un vrai problème

Mais les malades ne peuvent être rendus responsables du manque de médecins de ville ou de recours possibles à des soins de proximité qui les obligent à se rendre dans les services d’urgence. C’est pourquoi, pour la CGT « le gouvernement doit renoncer à ce projet scandaleux ». C’est dans ce sens que la CGT a lancé une pétition contre la mise en place du “forfait urgences” à faire signer et à partager avec les salariés et les usagers.

Chiffres du chômage : l’explosion du nombre de demandeurs doit conduire à l’annulation de la réforme d’assurance chômage !

 

L’Unédic vient d’actualiser ses prévisions financières avec toutes les précautions liées aux incertitudes dues à la crise sanitaire.

Même si les prévisions sont un peu moins catastrophiques qu’en juin, la dégradation de la situation de l’emploi se confirme : l’Unedic prévoit 670 000 chômeurs supplémentaires d’ici fin 2020 et, si 2021 est pour l’instant annoncée comme meilleure, ce sont tout de même 370 000 chômeurs supplémentaires à fin 2021, par rapport à début 2020.
Ces prévisions ne donnent pas la mesure pour autant de la précarité qui accompagne la catastrophe qui aggrave l’endettement de l’Unédic de 10 à 15 milliards supplémentaires. L’Unédic prend à sa charge un tiers de l’activité partielle, ce qui explique ce creusement du déficit.
Après avoir multiplié les cadeaux aux entreprises, le gouvernement s’apprête pourtant à appliquer sa réforme de l’assurance chômage, pour partie suspendue jusqu’au 1er janvier 2021. Il compte faire 1,5 milliard d’euros d’économie (estimations Unédic à affiner) sur le dos des privés d’emploi, notamment les travailleuses et travailleurs précaires. Ils perdront totalement ou partiellement les allocations en 2021, avec des mesures de relèvement du seuil d’accès touchant principalement les jeunes, un mode de calcul des allocations très défavorables à celles et ceux qui subissent l’alternance de contrats précaires, souvent de plus en plus courts, sans parler de la dégressivité pour les cadres.
Nous devons mettre fin à ce scandale et mener la bataille pour l’emploi et contre la précarité, empêcher les plans sociaux ! Nous devons obtenir le retrait définitif de cette réforme (comme le demande la totalité des syndicats) et l’indemnisation de tous les privés d’emploi !

Montreuil, le 22 octobre 2020

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jeudi 22 octobre 2020

Face à l'obscurantisme, faisons grandir une société unie et fraternelle

 

Une fois encore, le visage horrible du terrorisme nous met au défi. Assassiner et décapiter un enseignant, un professeur d’histoire-géographie en charge de l’enseignement moral et civique, c’est s'attaquer au cœur de notre société


C'est s'attaquer à ces hommes et ces femmes qui se chargent sur tout le territoire national d’enseigner les savoirs, d’initier au débat argumenté, d’éveiller l'esprit critique et d’assurer la liberté de conscience.
C'est s'attaquer à l'ambition d'une école commune donnant à tous les jeunes les moyens de maîtriser leur avenir.
Dans toutes nos écoles, en exerçant leur métier, les professeurs et l’ensemble des personnels font vivre les valeurs républicaines, la liberté, la laïcité, en leur donnant sens. Chaque jour, par leur action patiente, enseignantes et enseignants, personnels de l’éducation nationale contribuent à construire une République unie et fraternelle, diverse et respectueuse, éclairée et apte au débat démocratique.
Face à l’obscurantisme qui a massacré l’un des nôtres et nous meurtrit, notre réponse doit être ferme et résolue. Cet acte a été commis au nom de l’islamisme intégriste. C’est bien cette idéologie et celles et ceux qui la portent qui doivent être combattu.es sans relâche.

Par ailleurs, la stigmatisation des musulman.es dans laquelle certaines forces politiques veulent entraîner le pays depuis bien des années ne peut que renforcer des clivages délétères et alimenter les machines de haine.

C’est par une politique ambitieuse d’éducation dans le cadre de l’École publique et laïque avec l’implication des mouvements d’éducation populaire complémentaire de l’enseignement  public et des collectivités territoriales, pour transmettre et faire vivre les valeurs de la République, par une politique de justice sociale que nous ferons reculer les périls obscurantistes et garantirons nos libertés.

Parce que c’est le devenir même de la République, de son École publique et laïque et de notre Nation qui est en jeu et, avec elles, une part de celui du monde, nous appelons toute la population à construire cette réponse avec nous.

samedi 17 octobre 2020

Communiqué - Assassinat d’un enseignant des Yvelines : entre horreur, tristesse et colère

 

La FERC CGT apporte tout le soutien des personnels de l’Éducation, de la Recherche et de la Culture à la famille, aux proches et aux collègues du professeur assassiné hier. Elle fait sienne l’expression de la CGT Educ’Action.

« La CGT Éduc’action tient, en tout premier lieu, à exprimer son soutien le plus profond aux proches de la victime mais aussi à ses collègues et à ses élèves.
Pour la CGT Éduc’action, c’est toute notre profession qui est endeuillée mais qui restera combative parce que l’École doit rester le lieu du vivre ensemble, de l’émancipation et doit former des citoyen·nes libres et éclairé·es.

L’École ne pourra jamais, à elle seule, soigner les fractures d’une société minée par les inégalités sociales et les discriminations. Son rôle d’émancipation collective et individuelle ne pourra s’accomplir vraiment qu’en travaillant à une réelle et profonde transformation de la société sur les bases de la justice sociale et d’une véritable égalité.

Sur le terrain, les enseignant·es, dans leur quotidien doivent redoubler d’ingéniosité pour enseigner l’éducation civique, la science en conservant leur liberté pédagogique.
Un·e enseignant·e doit pouvoir, dans son enseignement, aborder tous les sujets du programme sans avoir peur pour sa vie ou celle de ses proches.

Pour l’heure, c’est le temps du recueillement et de la retenue qui prime. La CGT Éduc’action se tiendra aux côtés des collègues qui continueront d’accomplir leur mission avec dignité.

La CGT Educ’action soutient tous les rassemblements locaux en hommage à notre collègue »

Montreuil, le 17 octobre 2020

 

Urgence : des moyens pour la santé et la protection, pas de privations de liberté supplémentaires !

 

Rien dans l’allocution présidentielle d’hier soir quant à la prise de mesures sanitaires répondant, d’une part, aux revendications des professionnels de la santé, du médico-social et de l’action sociale, en lutte ce jour partout en France – création de 100 000 emplois au niveau national pour les hôpitaux, 200 000 pour les Ehpad et 100 000 pour le secteur du médico-social et de l’action sociale, augmentation de salaire, ouverture de lits de réanimation dans les hôpitaux – et, d’autre part, à l’urgence de la situation avec une campagne de tests massive gratuits et des mesures protégeant le monde du travail prioritairement – masques gratuits fournis par les employeurs, réduction du temps d’exposition avec réduction du temps de travail.

En effet, sur les 357 nouveaux foyers de contamination recensés la semaine dernière, en France, plus du quart d’entre eux se trouvent sur les lieux de travail, dans les entreprises ! Viennent, ensuite, le milieu scolaire et surtout les universités dont on sait les conditions d’accueil des étudiants dans des amphithéâtres bondés. Et, en troisième position, les établissements de santé, hôpitaux et cliniques qui représentent une contamination sur dix. Ce qui montre à quel point il est urgent de supprimer le jour de carence des fonctionnaires qui, malades, se rendent au travail malgré tout, pour ne pas être pénalisés.
Aucune des mesures prises ne répond à cet état de fait. Alors que le Code de santé publique autorise déjà le ministre de la Santé à prendre des mesures d’urgence en cas d’épidémie, le Président fait de nouveau le choix de l’état d’urgence sanitaire généralisé à partir de vendredi à minuit, pour masquer les carences des pouvoirs publics, en matière de politique de santé.
L’État d’urgence, arrivé à son terme le 11 juillet dernier, est réactivé, en lieu et place d’une période transitoire qui devait courir jusqu’au 1er avril 2021. Alors que le Défenseur Des Droits qualifiait déjà cette mesure de disproportionnée, l’état d’urgence sanitaire va donner des pouvoirs exorbitants à l’exécutif et permettre la mise en place de mesures liberticides.
Dans ce contexte, la mise en œuvre d’un « couvre-feu » imposé aux résidents de huit grandes métropoles, en plus d’être une atteinte aux libertés individuelles et collectives, ne correspond pas aux mesures à prendre au préalable, concernant travail, milieux scolaire et médical.
Au lieu de faire planer la responsabilité des nombreuses contaminations sur les populations qui feraient prétendument passer leur liberté individuelle avant leur devoir de citoyen, le Gouvernement serait mieux avisé de répondre au besoin de renforcement de notre système de protection sociale solidaire.

Montreuil, le 15 octobre 2020

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lundi 12 octobre 2020

Projet de loi séparatisme : une nouvelle attaque contre les musulmans

 

Neutralité religieuse, contrôle des associations, école obligatoire dès 3 ans... le gouvernement a annoncé les principales mesures du projet de loi contre le « séparatisme ». Une nouvelle fois, ce sont les musulmanes et musulmans qui sont visés par ce texte de loi.

Le ministère de l'Intérieur a publié le texte de loi contre le « séparatisme », mardi 6 octobre, intitulé « projet de loi visant à renforcer la laïcité et conforter les principes républicains ». Ce texte comprend cinq mesures principales, dont le contrôle des associations et l'école obligatoire dès 3 ans.

Selon le texte de loi, les associations bénéficiant d'aides publiques ne peuvent « tenir des discours qui soient contraires à la République ». Les aides seraient ainsi conditionnées à la signature d'un « contrat d'engagements pour le respect des valeurs de la République et des exigences minimales de la vie en société ».

« L'idée était bien de lutter contre le séparatisme principal qu'est l'islam radical », a déclaré le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin, avant d'ajouter : « Ce n'est pas le seul objet du texte qui s'adresse à tous les cultes, contre tous les mouvements sectaires. »

Personne n'est dupe : ce sont bien les citoyennes et citoyens de confession musulmane qui sont visés par ce projet de loi. Ces dernières semaines, une véritable campagne s'est tenue dans les médias. Ce projet de loi porte un héritage colonial raciste et s'inscrit dans un contexte marqué par une recrudescence d'actes et de paroles racistes dans le débat public public :

  • l’usage du mot « ensauvagement » répété par les membres du gouvernement et repris par les médias ;
  • la monstrueuse mise en scène raciste de la députée Danièle Obono dans un magazine ;
  • la « plaisanterie » d’un ancien président de la République assimilant « singes » et personnes noires ;
  • les humiliations publiques répétées de femmes qui portent le foulard…

Récemment, une dirigeante de l'Unef a été attaquée sur son voile, alors qu'elle s'exprimait sur l'aggravation des conditions de vie des étudiants dans le contexte de crise sanitaire.

La laïcité a pour objectif principal de garantir les libertés et l'égalité. L’État se doit justement d'être neutre et laïc pour permettre aux citoyennes ou citoyens d'exprimer librement leurs idées, dans la mesure où cette expression n’empiète pas sur la liberté d’autrui.

La CGT rappelle son attachement à la laïcité telle que définie dans la loi de 1905. La modifier, comme le projette l’exécutif, risque de détruire cet équilibre et de renforcer l’instrumentalisation de la laïcité.

Cette instrumentalisation est doublement dangereuse : elle fait le jeu de l'extrême droite et divise la société.

Pas de jeunesse sacrifiée : droit au respect et à la dignité

 

Communiqué de presse unitaire CGT, FSU, Solidaires, Fidl, MNL, Unef et Unel

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Le plan « 1 jeune, 1 solution » de 6,5 milliards débloqué sur 2 ans du gouvernement n’est absolument pas à la hauteur des enjeux actuels.
Un peu plus de 800 000 jeunes entrent en ce moment dans la vie active alors que l’insertion professionnelle devient très chaotique. Et ce ne sont pas les sommes colossales données aux entreprises, sans exigence en contrepartie, qui vont permettre une relance qualitative et quantitative de l’emploi. L’aide à la recherche du premier emploi, supprimée en 2019 par le gouvernement, n’a toujours pas été rétablie : aucun accompagnement social n’existe donc pour les jeunes diplômés.
La crise sanitaire a dégradé considérablement une situation sociale et économique déjà bien entamée par une politique régressive menée depuis des décennies. Les inégalités continuent à se creuser et la précarité explose.
Près d’1 million de jeunes âgés de 16 à 25 ans ne sont ni en emploi, ni en études, ni en formation. Pour les étudiant-es, le coût de la vie augmente de 3, 69 % en cette rentrée sachant qu’ils et elles devront débourser en supplément du loyer et des transports plus de 250 euros par an pour l’achat des masques.
Il est de la responsabilité du gouvernement de rompre avec les politiques actuelles et de changer de cap pour des perspectives d’avenir meilleures et durables. Il faut cesser le paternalisme et la stigmatisation des jeunes, toujours les premier-es à servir de variable d’ajustement des politiques budgétaires et encore une fois les premier-es pointé-es du doigt, aujourd’hui comme responsables du redémarrage de l’épidémie.
De même et en urgence, le gouvernement doit cesser de mener une politique de la peur, de la culpabilisation, des restrictions des libertés et des droits fondamentaux. Les injonctions de Blanquer sur les tenues vestimentaires des lycéen-es, celles de certain-es parlementaires sur celle de notre camarade, Vice-Présidente de l’UNEF, les interdictions de manifestation revendicative, les multiples répressions et humiliations des autorités policières et judiciaires sont des dérives autoritaires et liberticides inacceptables. Elles enfreignent des libertés fondamentales, percutent l’Etat de droit et dévoient les pratiques de laïcité. Elles stigmatisent et aggravent les rapports de domination qu’ils soient de classe, de genre, d’orientation sexuelle d’origine réelle ou supposée, etc. Le suicide d’une étudiante transgenre à Montpellier fin septembre montre que les conséquences sont concrètes.
Nous n’acceptons pas cette politique.  Créer une génération sans emplois, sans droits et sans avenir ne peut pas être une visée et un objectif politique implicite ou explicite. C’est irresponsable. Chacun-e a le droit d’être, d’exister, de s’exprimer, de se former, de travailler… Le droit à la dignité et au respect !
Nous demandons des moyens conséquents pour relancer l’emploi, l’insertion ainsi que la protection sociale des jeunes en recherche d’emploi. Nous exigeons des moyens favorisant l’accès aux logements sociaux, dans les foyers des jeunes travailleur-ses ou dans les Crous, des ressources suffisantes pour assurer l'autonomie financière et matérielle des jeunes. Enfin nous demandons des mesures pour une égalité des droits effective pour toutes et tous, le respect et le renforcement des libertés individuelles et collectives……

Paris, le 5 octobre

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lundi 5 octobre 2020

Soutien intersyndical à la marche nationale des Sans-Papiers

 

Communiqué de presse intersyndical

Logos

A l'appel de 20 collectifs de Sans-Papiers, de la Marche des Solidarités, des États Généraux des Migrations et de plus de 230 organisations, des Sans-Papiers marchent depuis le 19 septembre des quatre coins du pays pour atteindre Paris dans une grande manifestation le samedi 17 octobre.

Ils et elles revendiquent la régularisation de tou·te·s les sans papiers, la fermeture des centres de rétention administrative et un logement pour toutes et tous.

Les travailleurs et les travailleuses sans papiers sont exploité·e·s, précarisé·e·s par des patrons qui profitent souvent de leur situation administrative pour s’affranchir du code du travail. La situation sanitaire a révélé l’importance de leurs métiers, en particulier dans les secteurs de la santé, du nettoyage, de la collecte et du tri des déchets, la logistique, la livraison, la sécurité, la grande distribution et l’aide à la personne. Elle a aussi fragilisé toutes celles et ceux dont les entreprises ont fermé ou réduit leurs effectifs et qui n’ont accès à aucun droit au chômage. Les étudiant·e·s sans papiers accumulent en plus des difficultés rencontrées par tou·te·s les étudiant·e·s et de celles spécifiques aux étudiant·e·s étranger·e·s (pas d’accès aux bourses, etc.), un parcours du combattant administratif pour être régularisé alors que toute inscription est censée garantir l’obtention d’un titre de séjour.

Les travailleurs et les travailleuses sans papiers sont nos collègues, nos voisin·e·s, nos ami·e·s, parfois nos camarades de classe et participent comme tou·te·s les habitant·e·s à la richesse économique, sociale et culturelle dans nos quartiers, nos villes et nos campagnes.

Nous les soutenons au quotidien sur nos lieux de travail, dans nos syndicats, dans les tribunaux pour que leurs droits soient respectés et étendus à ceux de tou·te·s les travailleurs/euses.

Nous les avons soutenu·e·s et accompagné·e·s dans leurs luttes pour l’égalité des droits depuis des années. Aujourd’hui, ils et elles ont décidé de marcher à travers la France en direction de Paris pour revendiquer l'égalité pour toutes et tous.

Les organisations syndicales CGT, FSU, Solidaires, UNEF et FIDL sont solidaires et à leurs côtés pour qu’ils et elles obtiennent satisfaction.

Ils et elles bossent ici, étudient ici, vivent ici et restent ici !

2 octobre 2020

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PLFSS 2021 : la santé, toujours pas une priorité, malgré les apparences !

 

La gestion chaotique de la crise sanitaire par le gouvernement crée de l’inquiétude et de la colère alors que, dans le même temps, les vrais problèmes ne sont pas traités.

Aujourd’hui, alors que le nombre de malades atteints par la COVID 19 augmente, le système de santé – plus particulièrement l’hôpital – n’a pas la capacité d’assurer pleinement ses missions par manque de moyens.
En effet, le manque de personnels et donc de lits ne permet pas d’assurer à la fois la prise en charge des patients habituels et ceux atteints par le Coronavirus.
Le Ségur de la santé n’a répondu ni aux attentes des salariés, ni aux besoins de la population.
Si les augmentations de salaire – même insuffisantes   sont toujours bonnes à prendre, la première revendication des salariés, l’embauche massive de personnels, n’a trouvé de réponses ni dans les hôpitaux, ni dans les Ehpad(s).
Les services du ministère de la Santé ont confirmé la fermeture de 3400 lits en 2019 et ces dernières semaines ; la presse s’est fait l’écho de fermetures de services dans de nombreux hôpitaux, faute de personnels.
Le PLFSS annoncé hier soir, avec des chiffres trompeurs, masque en fait une poursuite de la réduction des moyens pour notre système de santé.
L’essentiel des crédits supplémentaires ont déjà été dépensés du fait des augmentations de salaire déjà validées et par une politique de tests inefficace et très coûteuse.
Rien n’est prévu pour l’embauche massive et urgente de personnels absolument indispensable pour répondre aux besoins et améliorer les conditions de travail des professionnels de santé.
Par contre, de nouveau, 4 milliards d’euros d’économies sont demandés, soit le même niveau que ce que nous avons connu ces dernières années.
Nous sommes donc toujours dans la même logique qui est à l’origine de l’incapacité de notre système de santé à faire face à la crise des mois de mars et avril qui continue et va se poursuivre dans les mois et les années suivantes.
La CGT continue de revendiquer un véritable plan de formation et de recrutement de personnels à hauteur de 100 000 emplois dans les hôpitaux, 200 000 dans les Ehpad(s) et de 100 000 dans l’aide à domicile.
Elle appelle l’ensemble des salariés et la population à être présente dans toutes les mobilisations à venir, notamment celle du 15 octobre lancée par sa Fédération Santé et Action sociale.

Montreuil, le 1er octobre 2020

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Il faut un plan d’urgence pour le système éducatif !

 

Dans son bulletin hebdomadaire du 24 septembre, Santé publique France note qu’un tiers des clusters répertoriés se trouvent dans le milieu scolaire et universitaire. Ces chiffres arrivent alors que le ministre de l’Éducation nationale vient d’alléger le protocole sanitaire à l’école !

Rien n’a été prévu dans l’Éducation nationale et dans l’enseignement supérieur pour alléger les effectifs en cours, aménager les locaux, adapter les emplois du temps scolaires, etc. Depuis la rentrée, nous voyons se multiplier les difficultés de fonctionnement : restauration, circulation dans les établissements, internats et logements, impossibilité d’aérer des salles, manque de sanitaires, alourdissement de la charge de travail des personnels d’entretien. Face à l’opacité des informations sur les cas positifs, ce sont les personnels qui doivent faire face, seuls, à toutes ces difficultés, sans soutien ni cadrage national.
La ministre du supérieur a annoncé des places supplémentaires en université mais la rallonge budgétaire ne permet pas de créer des postes, elle se contente de rajouter des chaises dans les salles de cours !
Comment s’étonner, dès lors, de la multiplication des foyers épidémiques (sûrement sous-évalués) dans les lieux d’enseignements ?!
Alors que le gouvernement octroie des milliards, sans contrepartie, aux entreprises, le plan de relance ne prévoit rien pour le système éducatif.
Il faut un plan d’urgence et des investissements à long terme, pour donner les moyens à l’Éducation nationale et à l’Enseignement supérieur, afin d’assurer la réussite de toutes et tous.
Il faut d’urgence :

  • des masques gratuits et en nombre suffisant pour les personnels et les jeunes ;
  • un plan massif de recrutement :

•   de personnels d’enseignement et d’éducation avec intégration immédiate de toutes les listes complémentaires aux concours, titularisation des précaires ;

•   d’Assistant·e.s d’éducation et d’Accompagnants des Élèves en situation de handicap ;

•   de personnels administratifs, en particulier, pour les universités qui ont accueilli plusieurs dizaines de milliers d’étudiant·e.s supplémentaires ;

•   d’infirmier·ère.s et de médecins ;

•   de fonctionnaires territoriaux dans les écoles, collèges et lycées ;

•   de personnels pour les cités et restaurants des CROUS ;

  • l’aménagement rapide de locaux supplémentaires permettant la réduction du nombre d’élèves/étudiant·e.s par salle ;
  • l’installation de sanitaires en nombre suffisant ;
  • la mise en place d’une médecine de prévention à la hauteur des besoins pour les personnels et les jeunes.

Cet été, certains pays, comme l’Italie, ont pris des mesures dans ce sens, en assumant l’effort budgétaire nécessaire. Le gouvernement français ne l’a pas fait. Ce sont les personnels, les jeunes et leurs familles qui en subissent, aujourd’hui, les conséquences.

Montreuil, le 30 septembre 2020

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Un plan mal parti

 

Le président de la République a récemment fait parvenir à François Bayrou une lettre de mission fixant les grandes orientations du nouveau Haut-Commissariat au Plan.

Si nous avons appelé de nos vœux et de longue date la mise en place d’une planification, la version « Macron » du plan ne peut que laisser sceptique…
Pas de chiffres… donc pas de plan !
La lettre d’Emmanuel Macron commence fort mal. Il explique, par exemple, que « la planification au sens chiffré, impératif, fixant des objectifs, domaine par domaine, de la production nationale […] n’est plus adaptée à notre temps. » La belle affaire ! Quelle est la justification de ce point de vue ? La complexité du monde ? Certes. Cela n’empêche pas le secteur privé, lui, de produire des stratégies chiffrées et de se donner des objectifs.
En réalité, toutes les grandes entreprises planifient. Le « plan » existe déjà, à deux nuances près ; il est sous-traité aux grandes entreprises et bénéficie d’abord non pas à l’intérêt général mais aux intérêts privés et à ceux qui détiennent le capital.
Le Président oublie, aussi, une différence de taille ; le développement des technologies de l’information (algorithmes, données en masse) qui permettent justement de pallier les déficiences de « l’ancien » plan. En définitive, Emmanuel Macron cherche à masquer son manque de volonté politique derrière une supposée « inadaptation du plan ».
Autre problème, le président veut clairement faire du Commissariat un lieu de « réflexion ». Mais quel est l’intérêt de discuter « dans l’abstrait » des grandes orientations du pays, si elles ne se traduisent par rien de concret ? Il manque à ce plan substance, ambition et projet clair. On a du mal à voir, pour l’instant, la différence entre France Stratégie et ce nouveau Commissariat.
C’est qu’en réalité tout l’intérêt du plan est justement de donner un chiffrage et de le rendre impératif. Déterminer les besoins, discuter des moyens, appliquer la décision ; voilà à quoi devrait servir un plan. Devant l’urgence environnementale, on aurait un espace qui permettrait de flécher l’investissement et l’emploi vers les projets d’avenir soutenables, à l’opposé du chaos qui caractérise le capitalisme contemporain dont les effets destructeurs sont, chaque jour, plus visibles. Ce n’est pas l’option retenue.
Prendre en compte le long-terme ? Chiche !
« Je considère que la prise en compte du long terme est pour notre temps une impérieuse obligation », écrit le Président. Cela tombe bien, c’est mot pour mot ce que nous portons à la CGT. Cela étant dit, c’est exactement l’inverse qui a cours dans les entreprises, particulièrement les grands groupes : l’intérêt de court-terme (celui des actionnaires) prime sur le long-terme, à savoir le développement soutenable de l’entreprise et de l’emploi pour répondre aux besoins.
Quel est l’intérêt de parler du long-terme au sein du Commissariat si rien de précis ne s’impose là où, précisément, on a besoin de réintroduire du long-terme, c’est-à-dire l’entreprise ? Sans être ennemi du colloque, discuter comme le veut le Président Macron de souveraineté, de transition écologique, de numérique ou d’inégalités, sans appliquer les fruits de la discussion sur le terrain, aura un intérêt sinon nul, du moins très limité.
Vrai plan… ou outil de communication?
Le Président Macron reprend à son compte ce qui faisait auparavant l’intérêt du plan : mettre autour de la table divers interlocuteurs ; organisations syndicales, monde académique et associations notamment. Mais, il manque un élément clé par rapport à « l’ancien » plan : l’aboutissement d’une discussion s’imposait auparavant à propos de l’organisation de la production. Il s’agissait, alors, de déterminer des objectifs, des moyens pour y arriver et de vérifier ensuite de l’efficacité ou non de ce qui a été mis en œuvre. Il va falloir que gouvernement et patronat acceptent que la décision de produire, combien et comment, passe des mains de quelques dirigeants aux mains de la collectivité, dans son ensemble. On ne peut plus tolérer que l’argent public soit versé sans conditions ni contreparties. Le plan est justement l’alternative à ce gaspillage budgétaire.
Au total, le risque est fort que ce Commissariat ne soit en définitive qu’un énième outil de communication creuse servant à satisfaire l’ambition de François Bayrou, ami fidèle du Président.
Le plan que nous appelons de nos vœux vise tout autre chose : permettre de donner une direction nette à la transition écologique, prendre en compte dans un même mouvement urgence sociale et environnementale et rendre opérationnel ce besoin. À la lecture de la lettre de mission de la présidence, il est clair que nous sommes loin du compte.

Montreuil, le 30 septembre 2020

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Macron n’a pas de leçons à donner en matière de démocratie

 

Depuis plus de deux mois, la population du Bélarus se révolte, pour exiger plus de démocratie et de droits sociaux, face à un pouvoir sourd à ses demandes, politiquement illégitime et usant de la violence et de la répression contre le mouvement social. Cette réaction du pouvoir, fort logiquement, ne fait que nourrir et grandir la légitime colère populaire.

Le 17 août dernier, la CGT était la première organisation syndicale française à exiger que cessent les violences, que soient immédiatement libérés les syndicalistes injustement emprisonnés et que les exigences sociales et démocratiques des travailleur.euse.s du Bélarus, mobilisé.e.s dans de nombreuses grèves et manifestations, soient entendues et satisfaites.
Le président Macron, à l’occasion de son déplacement dans les pays Baltes, fait mine d’entendre cette colère. Il vient de se dire « impressionné par le courage des manifestants. Ils savent les risques qu’ils prennent, en défilant tous les week-ends et, pourtant, ils poursuivent le mouvement pour faire vivre la démocratie dans un pays qui en est privé depuis si longtemps. »
Alors que, depuis deux ans, la répression des manifestations, en France, a fait des milliers de blessés, une trentaine d’éborgné.e.s, une dizaine de mutilé.e.s, que Zineb Redouane en est morte, le nouveau schéma national du maintien de l’ordre (SNMO), présenté la semaine dernière, confirme la volonté du ministère de l’Intérieur de rejeter toute évolution significative et ouvre la voie à de nouvelles atteintes à la liberté de manifester et à la liberté d’information. Il entérine le maintien des grenades de désencerclement et des LBD 40, malgré les appels du Conseil de l’Europe. Les journalistes se voient associé.e.s, sans distinction, aux manifestant.e.s, puisqu’il leur est rappelé qu’ils commettraient un délit, en cas de non-dispersion après des sommations, ce qui revient à entraver leur travail, au moment où leur présence est la plus utile et nécessaire.
La France se distingue tristement, en Europe, par le nombre de personnes mutilées ou gravement blessées, dans le cadre de manifestations malgré les enquêtes et alertes du Défenseur des droits, du Haut-Commissariat des Nations-Unies aux Droits de l’Homme, de journalistes, du Conseil de l’Europe, etc.
Plutôt que de délivrer, avec beaucoup de cynisme, des leçons internationales de démocratie, il serait heureux et décent que le président Macron double son appréciation de la situation politique et sociale au Bélarus de réels engagements en faveur de la liberté de manifester, en France.

Montreuil, le 29 septembre 2020

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