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samedi 29 août 2020

Rentrée des classes : entre improvisation et mesures inégalitaires

 

Masque obligatoire (et payant) pour les élèves de plus de onze ans, classe en surnombre, flou pédagogique et sanitaire, absence de plan d'urgence à la hauteur de la crise… En cette rentrée scolaire, le gouvernement fait la démonstration de son impréparation. La CGT revendique des recrutements massifs dans l'éducation nationale et la gratuité des masques pour les élèves.

« La décision a été prise par le gouvernement de ne pas fournir de masque à l'ensemble des élèves, alors que le masque sera obligatoire pour les enfants de plus de onze ans. C'est inadmissible. Ce qui nous agace encore plus, c'est que le ministre [Jean-Michel Blanquer]nous explique que ce n'est pas une question d'argent, mais que c'est une question de principe. Qu'il faut responsabiliser les gens. C'est incompréhensible », déplore Patrick Désiré, secrétaire général de l'Unsen-CGT Educ'cation.

« Pour des familles modestes, c'est un coût réel. C'est un transfert de charge à la collectivité qui n'a pas lieu d'être. » Selon les estimations d’associations de consommateurs, pour une famille de quatre personnes, le budget pour des masques est compris entre 100 et 300 euros par mois, selon le type de masques. Si l’allocation de rentrée a bien été augmentée de 100 euros par élève, ce budget ne sera pas suffisant pour fournir des masques aux enfants tout au long de l’année.

Alors que plusieurs organisations syndicales demandaient le report de la rentrée, Jean-Michel Blanquer s'est exprimé le 21 août au JT de France 2. « Nous sommes pédagogiquement prêts », a t-il déclaré. « C'est encore une rodomontade. Le ministre avait annoncé qu'il y aurait une continuité pédagogique au moment où on a confiné les élèves, malheureusement, l’expérience a montré que ce n'était pas tout à fait le cas. Il avait également fait une sortie tonitruante sur les vacances apprenantes, les taux sont très inférieurs aux ambitions initiales », explique Patrick Désiré.

« La rentrée va avoir lieu parce qu'il ne faut pas déscolariser les jeunes. Dans les établissements, les personnels se débrouillent pour accueillir les élèves dans les meilleures conditions possibles, mais ce n'est surement pas le ministre qui donne les moyens ou qui a mis en place un plan particulier pour rendre possible la rentrée ». Aucune mesure concrète ne semble avoir été prise pour lutter contre le décrochage scolaire, qui a explosé pendant le confinement.

En moyenne, 20 % d'élèves se sont désengagés de leur scolarité, pendant cette période, et ce chiffre atteint 30 % en collège REP et en lycée professionnel, selon une enquête menée par l'association Synlab. « Sur le plan pédagogique, les moyens restent indigents et ne permettent pas de remédier aux retards accumulés et aux inégalités que la crise a mises en exergue, tout particulièrement dans la voie professionnelle », observe la CGT Educ'Action.

La crise du coronavirus rend plus pressante la question des effectifs, alors que dans certaines académies, le nombre d'élèves par classe explose. « Dans notre département (le Rhône), aucun moyen supplémentaire n’a été prévu pour cette rentrée. Au contraire même, les augmentations d’effectifs par classe ont été maintenues dans le secondaire, notamment dans la voie professionnelle où les effectifs passent de 24 à 30 en industriel et de 30 à 32 en tertiaire, alors que les élèves ont déjà perdu des dizaines d’heures de formation pratique du fait de la réforme Blanquer et du confinement. »

La CGT revendique de nouveaux recrutements en masse pour pouvoir scinder des effectifs de classe et offrir des conditions d'enseignement sereines.

« Dès juin, les organisations syndicales ont voté à l'unanimité pour que l'ensemble des 8 000 personnels admissibles soient titularisés, mais seulement 4 000 l'ont été. Le ministre n'a pas tenu compte de cette revendication pour des raisons budgétaires », expose le secrétaire général de l'Unsen-CGT Educ'cation. Dans le second degré, il est prévu 440 suppressions de poste, alors que les établissements s'apprêtent à accueillir 30 000 élèves supplémentaires. 

Une rupture profonde s’impose !

 

Communiqué de presse unitaire

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La rentrée sociale revêt un caractère tout à fait inédit à plus d’un titre. Aux conséquences humaines de la crise sanitaire, s’ajoutent des mesures régressives portées par le Gouvernement. Celles et ceux qui travaillent et produisent les richesses, dont les salariés qui ont été particulièrement exposés et mis à contribution pendant le confinement, sont les premiers à payer les velléités d’employeurs qui annoncent licenciements et délocalisations. Pendant ce temps, ils maintiennent le versement de dividendes pour les actionnaires et exigent de nouvelles exonérations de cotisations sociales et des baisses d’impôts.
Préparée sans réelle prise en compte de la situation sanitaire et sans moyens supplémentaires, la rentrée scolaire et universitaire inquiète les jeunes, les familles et les professionnels, cela dans le cadre d’un protocole sanitaire ministériel illisible et sans cesse remis en cause. Nous exigeons la mise à disposition gratuite de masques en quantité suffisante à l’ensemble des collégiens, lycéens et étudiants. Il en va de même pour l’ensemble de la population. Pour le monde du travail, il revient aux employeurs de prendre en charge les mesures de protections individuelles et collectives, dont la distribution gratuite de masques en quantité suffisante. La réduction du temps d’exposition également nécessaire induit de discuter de l’organisation, des conditions de travail et réduction du temps de travail.
Les organisations syndicales et de jeunesse affirment ensemble que la priorité doit être donnée à la préservation et à la création en nombre d’emplois stables et qualifiés, à la sortie de la précarité en particulier des jeunes travailleurs, des étudiants, avec leur mise en protection sociale. Cela passe notamment par la réduction du temps de travail sans perte de salaire, le développement des services publics et des industries nécessaires à la réponse aux besoins en biens et services, en prenant en compte l’urgence écologique.
Il est urgent d’augmenter les salaires, les traitements, les pensions et les minimas sociaux.
Il est également temps d’en finir avec les aides publiques de toute nature dont bénéficient de grandes multinationales sans contrepartie et contrôle d’utilisation.
La période a également confirmé les exigences communes qu’ont portées nos organisations lors de la lutte contre la réforme du système des retraites. Nos organisations condamnent toute nouvelle régression en matière de retraite et de protection sociale programmée notamment par le Gouvernement au détour du projet de loi de finance de la sécurité sociale (création de la cinquième branche, augmentation de la CSG, etc.).
L’urgence sociale impose aujourd’hui, tout au contraire, de préserver notre système intergénérationnel et d’envisager une protection sociale incluant la dimension professionnelle tout au long de la vie, des années d’études à la retraite.
La situation impose donc des mesures de transformation profonde en totale rupture avec les politiques économiques et sociales actuelles. Un énième « plan de relance » qui ne remettrait pas en cause ces politiques ne pourrait conduire qu’à une aggravation de la crise sociale, économique et écologique.
La question de l’emploi est centrale : lutte contre la précarité et la pauvreté, hausse des salaires, développement des services publics, abandon définitif de la réforme des retraites. Les organisations La CGT, FSU, Solidaires, FIDL, MNL, UNEF et UNL appellent à faire de la journée du 17 septembre une première journée d’action, selon des modalités à définir dans les secteurs professionnels et les territoires (grèves, manifestations, rassemblements, etc.) pour imposer le changement nécessaire.

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CHIFFRES DU CHÔMAGE DE JUILLET

 

Pas de baisse globale et le grand retour de la précarité, avant la tempête sur l’emploi

Les chiffres du chômage de Pôle emploi, pour juillet 2020, sont une baisse en trompe-l’œil par rapport au mois précédent, si l’on ne regarde que la catégorie A, celle du chômage total.
En réalité, il y a toujours 560 000 chômeurs inscrits à Pôle Emploi de plus qu’en février, avant le déclenchement de la crise sanitaire, toutes catégories confondues, soit 6,112 millions de personnes privées d’emploi, sans compter le halo du chômage.
Certes, la catégorie A baisse de 4,1% mais les catégories B et C (demandeurs d’emploi ayant exercé une activité réduite au cours du mois) explosent à nouveau : c’est l’aggravation de la précarité, notamment pour les jeunes.
De plus, ces chiffres de la première partie de l’été ne prennent pas en compte la multiplication des plans sociaux qui ne se sont pas encore traduits par des licenciements ; pour certains, évités grâce à la lutte des salariés.
Ils ne prennent pas non plus en compte l’arrivée de centaines de milliers de jeunes sortant des études et disponibles pour travailler en septembre.
Comme l’exige la CGT Pôle Emploi, l’accueil doit être renforcé dans toutes les agences, pour l’aide à la recherche d’emploi comme pour l’indemnisation. Cela doit passer par le recrutement immédiat d’agents titulaires en CDI.
La CGT exige du gouvernement une politique de rupture avec les cadeaux aux entreprises, lesquels ne favorisent aucunement les embauches en emploi stable : il est urgent de mettre en place une politique de l’emploi, respectant la valeur du travail, s’appuyant sur les relocalisations, l’investissement dans la transition écologique, la réduction du temps de travail, le contrôle de l’efficacité des aides aux entreprises, notamment aux grands groupes qui servent de confortables dividendes.

Montreuil, le 26 août 2020

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Anthony Smith ne doit pas être sanctionné !

 

COMMUNIQUÉ DE PRESSE COMMUN

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À l’issue des discussions avec les organisations syndicales, ce mardi 18 août, la Ministre du Travail, Madame Elisabeth Borne a notamment déclaré « qu’il est nécessaire de systématiser, comme l’a préconisé le Haut Conseil de la santé publique, le port du masque… ». Dans le même temps, nous avons appris ce jour qu’Anthony Smith, inspecteur du travail en poste dans le département de la Marne, a été sanctionné d’une mutation d’office dans le département de la Seine-et-Marne pour avoir exigé d’un employeur de mettre à disposition de ses salarié.e.s des moyens de protection contre le coronavirus et, plus particulièrement, des masques !
Nos organisations réitèrent que la procédure engagée et la sanction prononcée à l’encontre de Monsieur Anthony Smith sont injustifiées et infondées.
Elles le sont d’autant plus à la lumière des annonces gouvernementales d’hier soir et des préconisations formulées par le Haut Conseil de la santé publique quant au port du masque.
Outre la conséquence et inédite mobilisation au sein des services de l’inspection et du ministère du Travail, nos organisations soulignent qu’une pétition a d’ores et déjà été signée par des dizaines de milliers de citoyen.ne.s pour qu’Anthony Smith ne soit pas sanctionné et que ce dernier est, par ailleurs soutenu par un comité pluraliste de personnalités d’horizons divers, de nombreuses organisations syndicales, la Confédération Européenne des Syndicats, y compris Bernard Thibault, membre du conseil d’administration de l’Organisation Internationale du Travail, son défenseur lors du conseil de discipline.
La sanction infligée à l’encontre d’Anthony Smith est irrecevable.
Il demeure incompréhensible de sanctionner un inspecteur du travail et, de fait, l’inspection du travail dont les missions consistent, sans entrave, notamment à garantir au monde du travail le droit d’être protégé.
En l’éloignant de plus de deux cents kilomètres, dans le département de la Seine-et-Marne, de sa résidence administrative, il demeure tout autant incompréhensible de priver Anthony Smith de son droit à une vie décente tant dans ses dimensions professionnelles que personnelles et familiales.
Pour toutes ces raisons, il relève de la responsabilité des pouvoirs publics de retirer la sanction de mutation d’office.
C’est avec détermination que la CGT entend poursuivre et amplifier la mobilisation pour la levée de la sanction infligée à Anthony Smith.
Montreuil, le 20 août 2020

 

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