Les chiffres diffusés aujourd’hui par l’Insee confirment la gravité
de la situation économique et sociale. Pour le deuxième trimestre
consécutif, l’économie française fait du surplace, l’investissement des
entreprises recule, la production industrielle continue de reculer
pratiquement dans toutes les grandes branches, les exportations
stagnent. Le seul facteur qui contribue positivement à l’activité
économique, c’est la consommation, notamment celle des ménages. Mais ce
facteur risque aussi de prendre un coup à la rentrée.
L’économie française, comme l’ensemble de la zone euro est menacée de
déflation, une situation où l’anticipation de la baisse des prix
alimente l’attentisme, réduit la consommation et la production et par
voie de conséquence l’emploi et l’investissement.
Si la croissance est aussi faible dans les autres pays européens et
notamment en Allemagne, la gravité de la situation en France s’explique
avant tout par la stratégie des entreprises et les choix erronés du
gouvernement qui accommodent la logique patronale de la pression sur
l’emploi, les salaires et les conditions de travail au nom de
l’amélioration de la compétitivité.
Cette dégradation flagrante de la situation atteste, une fois de
plus, de la nocivité du « Pacte de responsabilité », avec ses cadeaux
pour les entreprises, et de la politique d’austérité que poursuit le
gouvernement pour plaire au patronat, aux marchés financiers et aux
libéraux de la Commission européenne, avec notamment la pression sur les
dépenses publiques et sociales utiles, alors que des milliards d’euros
continuent d’être accordés aux entreprises sous la forme d’aides et
d’exonérations fiscales et sociales sans évaluation ni contrôle.
La CGT revendique haut et fort la nécessité de rompre avec ces
politiques néfastes. Plus que jamais l’heure est de dire non aux
exigences patronales, aux marchés financiers, aux libéraux de la
Commission européenne.
Pour éviter la spirale déflationniste, pour dynamiser l’activité
économique et l’emploi, il est indispensable d’augmenter les salaires,
les traitements, les pensions et les minima sociaux. En la matière, au
lieu de culpabiliser les salariés français en leur rappelant le
« compromis salarial allemand » des années 2000, les autorités
françaises doivent prendre conscience du fait que la pression sur les
salaires en Allemagne a alimenté la pauvreté et les inégalités et que,
aujourd’hui, pour éviter la déflation, les salaires augmentent en
Allemagne.
Au lieu de persévérer dans la réduction des dépenses publiques et
sociales utiles et de continuer la distribution des milliards d’euros de
cadeaux aux entreprises, le gouvernement doit augmenter les dépenses
pour la recherche, la formation, l’éducation, la santé, les
infrastructures. C’est indispensable pour éviter la spirale
déflationniste.
Pour dynamiser l’investissement et l’emploi, il faut mobiliser
l’ensemble des moyens, de la fiscalité au système financier et notamment
les banques. Il faut conditionner toute aide au respect des critères
précis en termes d’emploi, de salaire, d’égalité femmes/hommes, et
établir des droits pour les salariés.
La CGT continue de mobiliser salariés, privés d’emploi, retraités
autour de ces revendications : d’autres solutions sont possibles.
Montreuil, le 14 août 2014
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