L'Union Locale sur le ouèbe


Désormais, pour suivre l'Union Locale CGT de Cherbourg, il faut se rendre sur :

jeudi 28 mai 2020

PLUS JAMAIS ÇA ! UN MONDE À RECONSTRUIRE

Le contexte de « déconfinement progressif » est encore très incertain et beaucoup dépend de paramètres que personne ne maîtrise, comme la mise au point d’un vaccin ou la découverte de traitements efficaces contre le Covid-19.

Mais c’est précisément dans les périodes de choc d’immédiat après-crise que l’histoire s’accélère, que les bifurcations sont engagées ou pas, que les décisions prises conditionnent pour une longue période la construction du futur. L’expérience toute récente est source de prises de conscience et de réflexions de plus long terme sur lesquelles nous entendons bien nous appuyer.


Depuis plusieurs mois, des organisations syndicales et associatives convergent, convaincues que les réponses aux urgences sociales et écologiques doivent être construites ensemble. La crise qui a éclaté en ce début d’année 2020 montre une fois de plus la nécessité de changer de système. C’est pourquoi nos organisations ont constitué un front élargi et inédit pour initier une tribune, puis une pétition et un appel aux mobilisations du 1er mai. Nous pensons que le moment est venu de préciser les contours du « plus jamais ça » que nous mettions en avant dans cette tribune le 18 mars et auquel nous entendons désormais donner plus de corps.

Désormais il est nécessaire de dépasser l’effet de sidération paralysant que génère le traumatisme de la crise sanitaire. Il s’agit d’amener la population à se saisir de ce moment pour exiger que des enseignements en soient tirés.

C’est le sens de ces mesures que nous versons au débat. Elles sont volontairement précises et le plus souvent chiffrées. Il ne s’agit pas, cependant, de présenter un plan figé, ficelé et définitif. Au contraire, ces propositions ont vocation à être soumises au débat public et sont amenées à être complétées. La relative précision des mesures présentées poursuit deux objectifs.

D’abord, signifier que nous ne nous contenterons plus des grands mots, des déclarations d’intention, des formulations creuses. Nous voulons démontrer, à travers l’articulation de mesures de court et de long terme, le pragmatisme et l’ancrage dans le réel de notre démarche.

Ensuite, notre but est de faire la démonstration qu’il y a des alternatives au capitalisme néolibéral, productiviste et autoritaire, et que ces alternatives sont crédibles, désirables et réalisables, à condition que la volonté politique et les moyens financiers soient enfin mis au service des objectifs de transformation sociale et de préservation de l’environnement, au lieu de les soumettre aux pressions et désidératas des lobbies. Du reste, un grand nombre de ces alternatives relèvent d’un déjà-là qu’il s’agit de conforter, de rénover et de généraliser, que ce soient les grands systèmes collectifs mis en place dans le cadre de l’État social (protection sociale, services publics, etc.) ou les alternatives concrètes qui sont souvent autant de possibles si leur généralisation est envisagée.

L’heure est aux urgences sanitaires et sociales et à la satisfaction des besoins essentiels de la population, dans le respect des droits démocratiques : les semaines à venir seront décisives et le gouvernement doit urgemment changer de logiciel, pour répondre aux objectifs qui s’imposent et que nous nous fixons dans les deux premières parties de ce plan de sortie de crise. En particulier doit être lancé un vaste plan de renforcement et de développement des services publics.

Au mois de juin, sera présentée une nouvelle loi de finance rectificative : si l’on veut que cette crise ne soit pas l’occasion de plans d’austérité et de nouvelles régressions sociales, si l’on souhaite partager les richesses et financer la transition écologique, alors il faut refonder le système bancaire et financier et la fiscalité. C’est tout l’objet de la troisième partie.

Enfin, face aux plans de relance du gouvernement, qui ne font que relancer un système profondément insoutenable, nous en appelons dans la dernière partie à des mesures courageuses, permettant une reconversion sociale et écologique de la production agricole, industrielle et de services, pour à la fois créer des centaines de milliers d’emplois de qualité et cesser les activités les plus néfastes pour les populations et la planète. Cette reconversion doit être aussi l’occasion d’une relocalisation des activités, qui s’accompagnerait de mesures fortes de solidarité européenne et internationale, que nous précisons également.

Ce document se veut donc une contribution et même un appel au débat public. Débattons partout, mobilisons nous sur le terrain pour changer le système et exiger des pouvoirs publics des transformations radicales ! Changer en profondeur le monde qui a rendu cette crise aussi violente est l’affaire de toutes et tous, le monde d’après sera celui que nous serons capables de reconstruire.

Lire le document intégral cliquez ici 

Indispensables mais sous payées : les inégalités salariales doivent cesser

RELATIONS PRESSE CONFÉDÉRALES 01 55 82 82 73 / presse@cgt.fr /www.cgt.fr
COMMUNIQUÉ DE PRESSE

Egalité F/H suite cash investigation

Indispensables mais sous payées : les inégalités salariales doivent cesser

Mardi 19 mai, une enquête de Cash investigation « Egalité Hommes Femmes : balance ton salaire » a été diffusée sur France 2. Cette émission se penche sur deux secteurs celui de la banque et de l’hôpital et fait écho à des luttes syndicales et féministes de grande actualité.
La crise sanitaire a creusé les inégalités, invisibilisé les femmes de la parole publique, augmenté les violences intrafamiliales, imposé une triple journée principalement aux femmes…et dans le même temps mis en lumière l’utilité sociale des emplois féminisés dans le secteur de la santé, de l’aide à domicile, du nettoyage, du commerce, de l’éducation…
Egalité femmes hommes : toujours un quart en moins !
En France, avec 26 % d’écart selon la DARES, le « quart en moins » est toujours aussi persistant et la loi édictant le principe d’« un salaire égal pour un travail de valeur égal » est toujours inappliquée !
Pourquoi ces inégalités ? Parce que les femmes occupent 80 % des emplois à temps partiels, que leurs carrières sont bloquées, qu’elles perçoivent moins de primes, et que les emplois féminisés sont dévalorisés. A ces inégalités salariales s’ajoutent la charge des tâches domestiques et familiales et les violences sexistes et sexuelles…Un système de domination contre lequel la CGT lutte au quotidien (voir tous ses outils sur egalite-professionnelle.cgt.fr).
La Caisse d’Epargne Ile de France : une action de groupe à l’initiative de la CGT
Dans le secteur bancaire, les inégalités de salaire s’élèvent à 36 %. L’enquête s’intéresse à l’action menée par la CGT à la Caisse d’Epargne Ile de France (CEIDF) pour mettre un terme aux discriminations, avec un salaire de 700 euros en moins pour les femmes. Un écart qui se creuse d’année en année et qui s’élève à 34 % pour les catégories en haut de la hiérarchie. Pourtant, la CEIDF a obtenu une très bonne note à son index égalité salariale…Un exemple représentatif de la situation dans la grande majorité des entreprises françaises. Au-delà de cette action en justice, la CGT exige donc une révision immédiate et en profondeur de l’index égalité salariale qui n’est aujourd’hui qu’un écran de fumée.
Revaloriser les emplois féminisés
L’enquête s’est penchée sur la situation des infirmières qui sont à 86,6 % des femmes. Leur dernière conquête salariale s’est accompagnée d’un sacrifice conséquent : en 2010, les infirmières de l’hôpital public ont dû choisir entre un maintien du droit à la retraite à 57 ans, ou une revalorisation salariale (passage de la catégorie B à A) accompagnée d’un départ à la retraite repoussé à 62 ans (devenu la norme pour les embauches intervenues
depuis). Applaudies aux fenêtres pendant la crise, les infirmières sont le symbole de la dévalorisation des métiers à prédominance féminine. Ni la totalité des niveaux de diplômes (notamment des diplômes d’État), ni l’expertise et la technicité, ni le réel degré de responsabilité, ni enfin l’importance des contraintes physiques et nerveuses de ces emplois, ne sont reconnus, au prétexte qu’il s’agirait de compétences « naturelles » pour les femmes (aider, soigner, éduquer, nettoyer, écouter…). La CGT, à travers une pétition lancée avec des chercheuses et toutes les organisations syndicales de salarié·e·s exige la revalorisation des emplois féminisés !
Pour la CGT, l’égalité entre les femmes et les hommes est plus que jamais une urgence absolue !
L’État doit être exemplaire, en tant qu’employeur, en revalorisant immédiatement les emplois et carrières à prédominance féminine de la fonction publique. Il doit aussi s’engager en tant que financeur des secteurs sanitaires, sociaux, éducatifs et de la dépendance !
Dans le privé, l’Etat doit imposer la renégociation immédiate des classifications des métiers à prédominance féminine pour garantir une revalorisation des grilles et le respect de la loi.
Le gouvernement doit ratifier la Convention n° 189 de l’OIT sur « le travail décent pour les travailleuses et travailleurs domestiques » afin de garantir leurs droits notamment en matière de temps de travail et de rémunération. Assistantes maternelles, aides à domiciles…ce sont plus de 500 000 femmes qui sont concernées.

Montreuil, le 20 mai 2020

Explosion des discriminations et des actes LGBTphobes dans la vie et dans le monde du travail

RELATIONS PRESSE CONFÉDÉRALES 01 55 82 82 73 / presse@cgt.fr /www.cgt.fr
COMMUNIQUÉ DE PRESSE

Explosion des discriminations et des actes LGBTphobes dans la vie et dans le monde du travail

Présentation du rapport annuel de SOS homophobie

Alors que l’Association Internationale des Lesbiennes et Gays (ILGA) situait ce mois-ci la France au 13ème rang des 49 pays européens évalués, concernant les droits des personnes LGBT+ (en chute du 9ème au 13ème rang entre 2019 et 2020), le rapport annuel de SOS homophobie a été publié ce lundi 18 mai 2020. Il confirme une forte aggravation de la situation des personnes LGBT+ et une montée des LGBTphobies en France, dans la vie comme au travail.
La récente période de confinement n’a pas stoppé les discriminations en général et au travail ; les signalements d’actes LGBTphobes auprès des associations notamment, ont même explosé durant la période de confinement.
Le rapport annuel de SOS Homophobie interpelle surtout concernant trois chiffres recensés sur les LGBTphobies qui sont plus qu’inquiétant :
- On constate une explosion des signalements d’actes LGBTphobes. En effet, en 2019, SOS Homophobie a recueilli 2 396 témoignages, soit une augmentation de 26 % par rapport aux données de 2018.
- Le 2ème chiffre le plus important concerne les femmes. Visées par une double discrimination, les femmes lesbiennes et bisexuelles, sont particulièrement exposées aux agressions lorsqu’elles sont en couple à l’extérieur. Ainsi, 58 % des femmes étaient avec leur compagne au moment d’une agression dans un lieu public, pour les hommes, il s’agit de 22%.
- Enfin, les agressions physiques sur les personnes transgenres voient quant à elles, une augmentation de +130% d’agressions physiques.
Enfin, à travers ce rapport on constate que le travail est le 4ème lieu (après internet, les lieux publics et l’entourage familial) ou les LGBTphobies sont le plus recensées avec 9% de signalement.
Alors que l’on sait que 44% des discriminés le sont au contact du monde du travail (25 % par des collègues ou des supérieurs hiérarchiques et 19 % au moment du recrutement), ce chiffre de 9 % du nombre de témoignages enregistrés en 2019, nous interpelle fortement.
Le travail reste un univers de silence et d’« invisible » pour les personnes LGBT+, dans lequel ces dernières restent trop souvent isolées. Les discriminations y sont principalement exercées par des supérieurs hiérarchiques (31%) mais aussi par les collègues (53%).
La Cgt exige que des mesures de lutte contre les LGBTphobies au travail fassent l’objet d’une négociation collective obligatoire avec les représentants des salariés, à l’instar de la négociation sur l’égalité entre les femmes et les hommes.
Elle exige le renouvellement par le Gouvernement, des plans de lutte contre les discriminations incluant des plans d’action, de sensibilisation et de formations.
Le moindre relâchement et le manque de politiques publiques efficaces et contraignantes, de la part du Gouvernement, est extrêmement préjudiciable à la lutte pour l’égalité. La Cgt enjoint le Gouvernement notamment à donner des suites à la loi ouvrant la Procréation Médicalement Assistée (PMA) à toutes les femmes, processus législatif toujours en cours depuis la 2ème lecture du projet de loi le 4 février 2020.

Montreuil, le 20 mai 2020

mercredi 20 mai 2020

Malgré la crise sanitaire la casse de l'hôpital public continue

Le ministre de la Santé, Olivier Véran, a annoncé le contenu de son ”plan massif pour l’hôpital” (amélioration des rémunérations pour les salariés, réorganisation des soins, programme d’investissement), mais tout laisse à penser que le gouvernement continuera sa politique de casse de l’hôpital public, au bénéfice du privé.

Plan pour l'hôpital : le gouvernement ne change pas de cap

Tarification à l’acte, sous-financement des hôpitaux, plafonnement de l’objectif national des dépenses de l’assurance maladie (Ondam)... En quelques années, l’hôpital public a été mis à l’os. La crise sanitaire liée au Covid-19 a mis crûment en lumière l’ineptie des politiques de santé, menées depuis plus de vingt ans, et la fragilité de notre système de soins. Pourtant, le gouvernement ne change pas de cap.

Ce dernier vient d’annoncer un « plan massif pour l’hôpital », promettant une amélioration des rémunérations pour les salariés, un programme d'investissements, la réorganisation des soins et la revue du temps de travail.

Des promesses bien éloignées des revendications martelées depuis des mois par le personnel soignant : un Ondam à 5 %, l’arrêt de fermetures de lits, une augmentation générale des salaires à hauteur de 300 € pour tous les professionnels qui travaillent dans les établissements de santé et d’action sociale, et la fin de la logique comptable.

Malgré la crise sanitaire et un hôpital rendu exsangue par trente ans de politique gestionnaire, le gouvernement persiste et signe. En avril, le directeur de l'ARS Grand Est annonçait le maintien de la suppression de 598 emplois et 174 lits au CHRU de Nancy.

Pour éteindre l’incendie, le ministre de la Santé Olivier Véran et le Premier ministre Édouard Philippe ont seulement annoncé une « suspension » du plan, renvoyant à des concertations prévues après la crise sanitaire.

Des suppressions de lits, de postes et une privatisation toujours d'actualité

La CGT du CHRU de Nancy, qui a répondu à un appel à mobilisation national le 11 mai, demande l’annulation pure et simple des plans de suppressions de lits et de postes.

À Saint-Etienne, le CHU est lui aussi menacé de restructuration. Jeudi 14 mai, environ 300 soignants du CHU de Saint-Étienne se sont rassemblés pour dénoncer des réorganisations de services et des transferts de lit décidés en pleine crise sanitaire. « Ce passage en force est inadmissible au moment où la catastrophe sanitaire a démontré qu’il est impératif de revoir radicalement les politiques de rationnement budgétaire hospitalier et de fermetures de lits qui étaient jusqu’ici à l’œuvre et que cette restructuration tente de poursuivre, à contre-courant de l’histoire désormais », a déclaré dans un communiqué la CGT du CHU.

En Isère, la privatisation du groupe hospitalier mutualiste menace l’ensemble de l’offre de soin de l’agglomération grenobloise. Le GHMG, un groupe hospitalier privé à but non lucratif, risque en effet d’être cédé à un groupe privé à but lucratif. « On a proposé que la métropole de Grenoble rachète les murs et que le CHU récupère l’activité. Si le groupe Vivalto récupère le groupe mutualiste, c’est la mort de l’hôpital public à petit feu », déplore Damien Bagnis, secrétaire général CGT USD Santé 38.

De son côté, la direction du CHU de Grenoble avance masquée avec un projet « Recomposition de l’offre sanitaire sur le territoire de Grenoble et Voiron » intégrant la création de deux groupements de coopération sanitaire (GCS) de droit privé : de tarification publique pour Grenoble et privé pour Voiron.

Ces GCS, issus de la loi Hôpital, patients, santé, territoires (HPST) seraient pilotés (stratégie, budget, financement) par un conseil d’administration autour d’une gouvernance partagée (50-50) entre le CHU et le groupe de cliniques privés Vivalto Santé et autour d’un modèle fondé sur « un partenariat médical et capitalistique ». Une première en France...

Un appel unitaire à la manifestation a été lancé par les personnels soignants pour le 16 juin prochain.

Crise sociale : la réforme du chômage maintenue

Malgré la crise sociale qui se profile dans le sillage du confinement, le gouvernement maintient sa réforme de l’assurance chômage. La deuxième phase, qui devait entrer en application le 1er avril, a été reportée à septembre. Elle modifie les règles de calcul de l’indemnisation, entraînant une baisse moyenne des indemnités de 22 %.

Avec la crise sanitaire, une crise sociale et économique se profile

En mars, Pôle emploi enregistrait une augmentation de 7,1 % du nombre d’inscriptions, due à des fins de contrats, des fins de missions en intérim… Au total, « la France comptabilise 3 732 500 chômeurs de catégorie A (personnes sans emploi tenues d’effectuer des démarches de recherche, selon la définition de Pôle emploi, ndlr) », a indiqué Pôle emploi dans un communiqué fin avril. Dans les mois à venir, on s’attend à une explosion du chômage.

Dans le secteur aéronautique et automobile, des sous-traitants prévoient déjà de licencier massivement. Le 14 avril, le PDG de Daher, qui travaille avec Airbus, a ainsi évoqué dans un mail interne « un plan de survie » et « des mesures douloureuses et inédites » : 3 000 postes pourraient disparaître.

Chez Sabena Technics, spécialisée dans la maintenance aéronautique, la perspective de près de 250 licenciements sur les sites de Dinard et Bordeaux a été évoquée. Dans la chaîne de meubles Alinéa, ce sont 2 000 postes qui risquent de disparaître. Plus d’un millier pour Naf-Naf et 6 000 pour la chaîne de magasins La Halle.

Malgré ces données, le gouvernement ne change pas sa ligne et continue de s’attaquer aux droits des travailleurs, en témoigne son refus d’annuler la réforme de l’Assurance-chômage, comme le revendique depuis des mois la CGT. La deuxième phase de la réforme, qui devait entrée en application le 1er avril, a été reportée à septembre. Elle modifie les règles de calcul de l’indemnisation, entraînant une baisse drastique des droits.

Un nouveau mode de calcul entraînant une baisse moyenne des indemnités de 22 %

De fait, le salaire de référence sera calculé, non plus sur les jours travaillés dans les douze  derniers mois, mais sur l’ensemble de la période allant du début du premier contrat à la fin du dernier contrat signé dans les vingt-quatre derniers mois.

Par exemple, si une personne a travaillé six mois sur vingt-quatre mois, avec un salaire total de 7 200 euros, ce chiffre sera divisé par vingt-quatre. Avec cette mesure, le salaire médian va passer de 905 euros à 708 euros, c'est à dire que plus de 50 % des personnes indemnisés toucheront moins de 708 euros par mois.

Certes, en allongeant la période de référence, la réforme allonge la période d’indemnisation : les allocataires seront indemnisés plus longtemps, mais ils seront plus pauvres.

Déjà, la première phase de la réforme avait durci les conditions d’accès, en portant de quatre à six mois le nombre de mois travaillés pour ouvrir des droits.

Au 1er mars, 410 000 travailleurs précaires n’ont pas pu ouvrir ou recharger leurs droits suite à l’application de ces nouvelles règles.

Dans les mois à venir, cette mesure risque de laisser sur le carreau nombre de saisonniers et de travailleurs précaires, qui ont vu leur saison amputée et leurs contrats annulés par le confinement.

lundi 18 mai 2020

Répression syndicale : Ikéa au tribunal

RELATIONS PRESSE CONFÉDÉRALES
01 55 82 82 73 / presse@cgt.fr /www.cgt.fr
COMMUNIQUÉ DE PRESSE

Répression syndicale : Ikéa au tribunal

Tout le monde se souvient de « l’Affaire d’IKEA » que les journaux, à l’époque, avaient révélée au grand jour !
L'enseigne est effectivement accusée d’avoir mis en place un système de surveillance des salarié.e.s,
syndicalistes et client.e.s basé sur des techniques de fichage, l'utilisation de cabinets de « sécurité » privés, l'utilisation contre paiement des ressources de la police nationale, la récupération des antécédents judiciaires des candidat.e.s aux élections professionnelles ou salarié.e.s.
Après 7 ans d’enquête, la juge chargée de l’instruction a collecté suffisamment d’éléments pour envoyer l’enseigne IKEA France devant le tribunal correctionnel. Au moins 15 personnes, notamment des cadres de la direction, devront s’expliquer devant la justice sur ce « management » fondé sur un système illicite de collecte de renseignements et d’espionnage développé à l’échelle nationale.
D’autres protagonistes (PDG, DRH, société privées de surveillance, membre de la police nationale, directeur dela sécurité) devront aussi rendre compte.
Cette histoire, hors norme, pourrait devenir une des plus grosses affaires de droit pénal du travail, où répression syndicale, espionnage de salarié.e.s, de syndicalistes et de client-es s’entremêlent.
Ce système délictueux avait pour but essentiel de détruire l’activité syndicale au sein de son groupe et de se débarrasser d’un délégué syndical, trop encombrant aux yeux d’Ikéa puisque leader du grand mouvement de luttes de 2010. Suite à différents événements, il déposera plainte, avec la CGT, contre Ikéa en 2012, ce qui donnera lieu à ce procès.
Le procès devrait dévoiler la double face de cette enseigne avec son système managérial antisyndical
particulièrement violent, dans lequel l’appât du gain balaie toute éthique et bafoue les droits  fondamentaux.
Montreuil, le 15 mai 2020

mercredi 13 mai 2020

Enquête UGICT-CGT

L’Ugict-CGT publie une enquête qui offre une vision de la perception qu’ont les ingénieurs, cadres et techniciens sur les conditions de travail et d’exercice de la responsabilité professionnelle durant le confinement.

Méthodologie

Cette enquête a été réalisée en collaboration avec les syndicats CGT de la Dares et de la Drees. Entre le 8 et le 24 avril, elle a recueilli 34 000 réponses émanent de salariés de tous statuts et tous secteurs professionnels.

Les 100 questions ont été élaborées dans ce questionnaire afin d’appréhender toutes les diversités de situations auxquels les salariés sont confrontés dans la période : télétravail, travail en « présentiel » ou arrêt d’activité. Un angle spécifique aux salariés en responsabilité pour recueillir la vision de l’encadrement.

Ainsi, sans surprise, les premiers résultats obtenus mettent en évidence cette grande diversité de leur vécu, notamment en fonction de leur catégorie.

Résultats

Ces résultats décrivent avec plus de précisions la sociologie des salariés qui continuent à travailler sur site ainsi que la nature des risques auxquels ils sont exposés.

Le travail sur site concerne majoritairement les ouvriers/employés (61 %) tandis que 70 % des télétravailleurs sont cadres et professions intermédiaires.

Une large majorité des premiers sont en contact avec du public, avec de nombreux collègues, avec des surfaces souillées. Facteur aggravant, 13 % d’entre eux sont des personnes vulnérables et 26 % cohabitent avec des personnes vulnérables.

Élément plus inquiétant : la description par les sujets de l’enquête de l’insuffisance flagrante des mesures de protection prise par les employeurs.

En effet, seuls 21 % d’entre eux considèrent que les mesures de prévention sont totalement suffisantes pour les protéger. Dans le détail, 40 % disent n’avoir pas eu suffisamment de masques ou de gants, 63 % qu’il n’y avait pas de mesure d’éloignement immédiat pour toute personne malade et collègue en contact, 93 % qu’il n’y avait pas d’alternative à l’utilisation des transports en commun.

De la même façon, une grande partie de ceux qui ont répondu considèrent que ces risques auraient pu être limités. Ainsi 30 % pensent que leur activité n’est pas ou peu essentielle, 10 % qu’elle aurait pu s’exercer en télétravail.

Les femmes sont davantage exposées aux risques car elles occupent plus souvent les métiers en contact avec le public. 36 % des femmes qui ont répondu disent avoir subi une hausse de la charge de travail (contre 29 % des hommes) alors que la fermeture des écoles s’est traduite pour 43 % d’entre elles par plus de quatre heures de tâches domestiques supplémentaires.

Le confinement a été facteur de tensions pour 20 % des couples, et de violence pour 2 % d’entre eux.


Un bilan confirmé par le personnel d’encadrement qui a répondu à l’enquête. En effet, interrogé sur les mesures mises en place par les employeurs pour la protection de ceux qui travaillent sur site, Ils confirment la perception exprimée par les salariés directement concernés. 5

5 % d’entre eux considèrent que la poursuite d’activité en présentiel constitue un risque de contamination des salariés et de la population, et près d’un tiers d’entre eux que les activités en présentiel pourraient être limitées.

Ainsi, près de 30 % indiquent que s’ils avaient disposé d’un droit d’alerte, de refus et de proposition alternative relatif à la situation sanitaire ou aux normes professionnelles, ils auraient été amenés à l’exercer depuis le début de la crise.

Les salariés amenés à exercer leur activité en télétravail ne sont pas mieux lotis : ainsi, un tiers de ceux qui ont répondu déclarent ne pas avoir été dotés en équipement informatique par leur employeur, près de 80 % ne disposent pas de droit à la déconnexion, 97 % n’ont pas d’équipement de travail ergonomique, un quart n’ont pas d’endroit où s’isoler … et un tiers, notamment les femmes, d’entre eux sont contraint de travailler tout en gardant les enfants.

Un télétravail mis en place « en mode dégradé » qui conduit à une augmentation du temps et de la charge de travail, notamment pour 40 % des encadrants.

Autant de facteurs qui contribuent à générer d’importants risques psychosociaux. Ainsi, 35 % des télétravailleurs se plaignent d’une anxiété inhabituelle et près de la moitié de douleurs physiques.

vendredi 8 mai 2020

COVID-19 : quels sont vos droits ?

Face à la crise sanitaire liée au coronavirus, des mesures exceptionnelles ont été prises. Nous vous en rendons-compte ici.

Entre crainte de tomber malade et obligation de continuer à travailler pour préserver ses revenus, l’ensemble des salarié·e·s sont confronté·e·s à une situation inédite et complexe. Ils et elles sont nombreux·ses à se demander de quels droits ils disposent pour imposer aux employeurs la protection nécessaire pour travailler en toute sécurité, et comment les faire respecter. 

Ils et elles sont nombreux·ses à s’interroger sur l’application et les conséquences du chômage partiel, sur la possibilité d’user du droit de retrait, sur les indemnisations pour garde d’enfant entre autres. 

Pour répondre à toutes ces préoccupations, la CGT met à votre disposition une série de fiches sur chacun des grands sujets qui vous préoccupent. Elles sont mises à jour systématiquement pour tenir compte de toutes les évolutions qu’entraîne la publication des décrets d’application de la loi « d’état d’urgence sanitaire » qui vient d’être adoptée par le parlement. Ces fiches devraient répondre à beaucoup de vos questions.

Vous trouverez aussi dans ce dossier toutes les informations nécessaires à une meilleure compréhension de la situation :

  • note économique, analyse de la loi « d’état d’urgence sanitaire » ;  
  • les différentes annonces du gouvernement commentées...

Autant d'informations qui devraient aider chacun·e d'entre nous à mieux veiller à sa santé et à ses droits.

Téléchargements

Fiche 1 : Activité et chômage partiel (mise à jour le 27 avril 2020)
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Fiche 2 : Confinement et Télétravail (mise à jour le 27 avril 2020)
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Fiche 3 Coronavirus et rupture du contrat de travail
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Fiche 4 : Conseils des prud’hommes (mise à jour le 27 avril 2020)
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Fiche 5 - Maintien à domicile pour garde d’enfants (Mise à jour le 10 avril)
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Fiche 6 : Droit de retrait (mise à jour le 30 avril 2020
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Fiche 7 Assurance-chômage (mise à jour le 30 mars)
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Fiche 8 Loi d’urgence (mise à jour le 30 mars)
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Fiche 9 Les 3 premières ordonnances Covid-19_1
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Fiche 10 Décret et ordonnances
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Fiche 11 Fonction publique N°1 - Contractuels
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Fiche 12 Fonction publique n°2 - Confinement et teletravail
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Fiche 13 Fonction publique N°3 – Autorisation spéciale d’absence, congé maladie ordinaire, garde d’enfants
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Fiche 14 Élections TPE:Mandats prud’hommes:CPRI
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Fiche 15 Prime exceptionnelle
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Fiche 16 - Services de santé au travail (mise à jour le 17 avril)
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Fiche 17 IRP
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Fiche 18 - Fonction publique N° 4 – Droit de retrait
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Fiche 19 - Accords Covid-19
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Fiche 20 : Dispositions sociales
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Fiche 21 : Ordonnnance du 15 avril 2020
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Fiche 22 : Activité syndicale et des IRP (mise à jour le 30 avril 2020)
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Fiche 23 : Ordonnance du 2 mai et décret du 3 mai
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Fiche 24 : Projet de loi prorogeant l’état d’urgence sanitaire
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