L'Union Locale sur le ouèbe


Désormais, pour suivre l'Union Locale CGT de Cherbourg, il faut se rendre sur :

samedi 23 novembre 2019

TPE : Donne-toi le droit, vote CGT !

La campagne TPE 2020 sera officiellement lancée ces 20 et 21 novembre auprès des salarié·e·s.
L'enjeu fondamental de ce scrutin est de co-construire une campagne avec et pour les salarié·e·s des TPE, qui ne nous connaissent pas ou peu, et faire en sorte qu'elles et ils soient dorénavant mieux représenté·e·s.
Il s’agit d’une campagne de terrain, résolument tournée vers la proximité, afin d’aller à la rencontre des salarié·e·s dans leur diversité et pour gagner la participation des travailleur·se·s aux élections qui se tiendront en novembre et décembre 2020.
Cette campagne va se dérouler de novembre 2019 à novembre 2020, et sera ponctuée d’initiatives et de débat qui seront initiés par les organisations de la CGT en territoire et les fédérations selon leurs secteurs professionnels.

mardi 12 novembre 2019

La révolte gronde aux quatre coins du monde

Argentine,Chili, Algérie, Liban, Hong-Kong, Soudan, Catalogne, Équateur… une flambée de révoltes populaires, sans précédent depuis un demi-siècle, frappe les quatre coins du monde depuis plusieurs semaines.

Une révolte sociale 

La grande majorité de ces mouvements sociaux sont partis d’un détonateur en apparence anodin : augmentation du ticket de métro au Chili, taxe sur WhatsApp et Facebook au Liban – ce qui n’est pas sans rappeler l’étincelle de l’augmentation du prix de l’essence à l’origine de la mobilisation des "gilets jaunes" en France en novembre 2018.
Certaines mobilisations commencent à porter leurs fruits :
  • Au Liban la contestation a entraîné le départ mardi 29 octobre du premier ministre Saad Hariri, sans apaiser le mouvement.
  • En Argentine, les mobilisations massives à l’encontre des politiques de libéralisation de l’économie, de destruction massive des services publics et d’austérité menées par le président Macri ont poussé le gouvernement à déclarer l’état d’urgence alimentaire. Le premier tour des élections présidentielles le 27 octobre s’est traduit par la victoire du candidat péroniste de centre gauche. « Cette flambée des colères prend des formes très différentes.
  • Au Chili, on observe un mouvement très populaire, qui se lève contre une augmentation injuste des frais de transport, c’est une question sociale qui est déclencheur.
  • En Catalogne, c’est une décision de justice vécue comme injuste qui frappe des délits d’opinion politiques, des figures politiques ayant appelé à un référendum.
  • En Russie, on observe une multiplication de luttes locales et de “zones à défendre” de type ZAD de Notre-Dame-des-Landes, sur fond de mobilisations citoyennes sociales et environnementales.
Et finalement, c’est peut être ça le point commun de tous ces mouvements, au delà du fait que certains posent ou non la question sociale, c’est l’aspiration à plus de démocratie », analyse un conseiller au secteur international de la CGT.
Au-delà des mouvements nationaux, le mouvement international de la jeunesse pour le climat interroge les responsabilité individuelle et collectives du réchauffement climatique, en l’articulant avec des revendications à plus de justice sociale.

Des manifestations réprimandées

Ces mouvements sont l’expression d’une démocratie directe qui reprend la rue et occupe l’espace public que les pouvoirs en place tentent de museler, allant parfois jusqu’à tuer des manifestants : c’est le cas au Chili, en Irak, Guinée-Conakry.
Cette démocratie directe remet en cause les représentations parlementaires, les dirigeants, les institutions.
En Catalogne, la tentation indépendantiste a pris les aspects d'une révolte contre le pouvoir central incarné par Madrid.
Comment déboucher sur une convergence des luttes et créer un rapport de force contre la marche libérale-autoritaire empruntée par de très nombreux gouvernements ?
C’est la question qui agite le mouvement syndical. « Ces mouvements doivent nous interroger en tant qu’organisation syndicale, dans une période où le syndicalisme fixe un agenda. Le cadre de la réforme des retraites nous permet d’envisager des voies de mobilisation pour prendre la suite des autres colères sociales qui ont pu s’exprimer depuis un an, et je pense à celle des “gilets  jaunes” qui n’est d’ailleurs pas éteinte. », estime le conseiller au secteur international de la CGT.
Les mobilisations à venir et notamment celle du 5 décembre, seront à regarder de très près, pour voir comment la conjonction des colères peut créer un rapport de force suffisant pour faire plier le gouvernement, et ses derniers projets de réformes.
Comme l’annonçait l’ancien secrétaire général de la CGT, Bernard Thibault : « La troisième guerre mondiale est sociale », et elle se traduit par une multiplication des fronts.

Le taux de pauvreté et les inégalités en augmentation

Le taux de pauvreté et les inégalités augmenteraient en 2018, selon les mesures prospectives de l’Insee, publiée en octobre 2019. L’indice de Gini, qui mesure les inégalités, augmenterait de 0,005 pour s’établir à 0,294 tandis que le taux de pauvreté augmenterait de 0,6 point en 2018, pour atteindre 14,7 % de la population.

Hausse du taux de pauvreté : la plus importante depuis 2010

Elle s’expliquerait en partie par la diminution des allocations logement dans le parc HLM en 2018, les niveaux de vie n’intégrant pas la baisse de loyer équivalente. En neutralisant l’effet de la baisse des allocations logement dans le parc social, cette hausse serait plus modérée (+ 0,2 point).
Le deuxième élément marquant de cette étude sur les niveaux de vie concerne l’augmentation des inégalités, avec un indice de Gini qui augmente de manière assez importante : 0,005. « Cette augmentation des inégalités est tirée par une augmentation des dividendes, qui concerne les ménages les plus aisés. Le fait qu’il y a un prélèvement forfaitaire unique fait augmenter aussi les inégalités, car ça diminue la taxation sur les revenus du capital », précise la responsable de l’unité des études démographiques et sociale au sein de l’Insee.
Cette augmentation des dividendes versés aux ménages découlerait de la mise en place du prélèvement forfaitaire unique (PFU) qui abaisse la fiscalité de certains revenus du patrimoine [France stratégie, 2019]. « Cette année c’est très compliqué, car il y a aussi la transformation de l’impôt de solidarité sur la fortune en impôt sur la fortune immobilière. Ces données ont été mises en accès récemment, du coup ces données ne sont pas intégrées pour le moment dans les enquêtes revenus fiscaux. Dans le cadre de l’ouvrage France portrait social qui paraît le 19 novembre, on a pu faire une simulation de l’impôt sur la fortune, et montrer que sa transformation fait augmenter les inégalités ».
Preuve, s'il en fallait encore une, que les politiques menées par le gouvernement sont à destination des plus riches et contribuent à creuser davantage les inégalités et à augmenter le taux de pauvreté dans notre pays.

Il faut revoir les exonérations de cotisations sociales

L’Assemblée nationale a voté le 23 octobre la non-compensation à la Sécurité sociale des exonérations de cotisation sociale, ce qui entraîne une perte de 2,8 milliards d’euros. Pour la CGT, le problème n’est pas tant le déficit que l’insuffisance des recettes.
La présentation faite par les ministres Darmanin et Buzyn laisse apparaître un déficit de 5,4 milliards d’euros pour 2019 et une prévision de 5,1 milliards d’euros pour 2020, incluant plus de 4 milliards d’économies nouvelles sur l’assurance maladie.

Loin de l’euphorie du PLFSS 2019, qui annonçait un retour à l’équilibre des comptes de la Sécurité sociale

« Pour la CGT, il est clair que le principe de non-compensation va aggraver le déficit, mais c’est le principe même des exonérations de cotisations sociales sans aucune contrepartie sur les salaires et l’emploi qu’il faut revoir », explique Nathalie Verdeil, membre du bureau confédéral de la CGT.
La Cour des comptes, dans son récent rapport, chiffre à 90 milliards d’euros les « niches sociales », soit autant que les « niches fiscales ». Ce sont les allègements de cotisations patronales qui sont visés : 26 milliards de plus d’allègements entre 2013 et 2019, sans que le gouvernement soit capable d’apporter la moindre preuve de l’efficacité de ces dispositifs sur l’emploi.

La CGT demande plus de transparence sur ces 90 milliards en moins pour les caisses de la Sécurité sociale

« À titre d’exemple, si on divise par deux les exonérations actuelles on dégage 45 milliards d’euros supplémentaires. La transformation du CICE (crédit d'impôt pour la compétitivité et l'emploi) en réduction de 6 points de cotisations maladie, c’est 22 milliards d’euros par an (en moins pour les caisses de la Sécurité sociale, ndlr) », détaille Nathalie Verdeil. « Toujours à titre d’exemple, ce sont au bas mot 5,5 milliards d’euros par an qu’on peut retrouver en supprimant les exonérations pour les entreprises du CAC 40 (2,7 milliards d’euros pour le CICE, 800 millions pour le taux réduit sur les allocations familiales et 2 milliards d’euros pour les allègements Fillon pour les salaires autour du Smic). »
Conséquences : les choix budgétaires du gouvernement entraînent un assèchement des caisses pour justifier l’austérité, la dégradation des services publics et de notre système de protection sociale.