Mise en
place par le gouvernement, suite au mouvement des gilets jaunes, cette
convention était composée de citoyens et citoyennes tirés au sort. Elle
avait pour mission de proposer des mesures précises, sur la diminution
des gaz à effet de serre. C’était une première en France.
La CGT avait exprimé ses doutes sur la mise en place d’un dispositif
verrouillé dès le départ dans son cadre, sa gouvernance, le choix des
documents mis à disposition et les possibilités d’audition, l’absence de
débats contradictoires. Toutefois, elle a pu être auditionnée deux fois
et a transmis un document de propositions détaillées.
Malgré les limites posées d’emblée par le cadre mis en place, les
membres de la Convention ont mené les débats en ayant à cœur de prendre
leur autonomie et de ne pas censurer leur expression. Un certain nombre
de propositions sont assez proches des revendications CGT en la matière
et marquent une volonté de remise en cause d’un système économique
centré sur le profit immédiat, la rentabilité et donc incompatible avec
les enjeux de préservation de l’environnement. C’est le cas, par
exemple, des propositions de hausse de l’ISF, de taxation des Gafa ou de
nationalisation des grands groupes de secteurs essentiels.
Mais quels que soient les bonnes volontés et l’engagement citoyen, c’est
la manière dont le gouvernement va maintenant trier et modifier les
mesures qui sera déterminante… et c’est là que ça se complique
forcément. Les annonces se feront le lendemain des élections municipales
mais le risque est grand de voir retenu quelques mesures symboliques,
sans engagements financiers et sans planification.
Pour la CGT, l’urgence environnementale ne peut se réfléchir qu’en lien
avec l’urgence sociale. Les questions d’emploi et de travail, comme les
questions environnementales, sont au cœur des crises sanitaires et
économiques. Nous avons besoin d’une économie qui n’a pas pour objectif
premier la rémunération des actionnaires mais l’investissement dans nos
outils industriels, nos transports, nos services publics pour les
moderniser, les développer pour répondre aux besoins de la population,
créer des emplois et améliorer les conditions de travail.
Montreuil, le 26 juin 2020
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