Première
« ligne », seconde « ligne », peu importe, les aides à domiciles
étaient là ! Présentes auprès d’un public vulnérable, elles ont été bien
souvent les seules à être en lien avec les personnes isolées à leur
domicile, durant toute la période de confinement, devant faire face à un
manque de moyens humains et matériels considérable.
La crise a montré combien ces salariées de l’ombre étaient
indispensables, mettant en exergue l’importance du travail de l’ensemble
de ces professionnels, au service de l’intérêt général.
Pourtant, malgré les annonces du président de la République du 25 mars,
celles du Premier Ministre concernant le versement d’une prime pour les
professionnels des services et établissements médico-sociaux ayant œuvré
pour faire barrière et limiter au maximum la pandémie, durant la
période de crise sanitaire, les aides à domicile sont, une fois de plus,
les grandes oubliées.
Il aura fallu une succession de décrets pour clarifier l’attribution de
cette prime, dans la santé ou le médico-social ; une instruction
budgétaire a été publiée mais le versement reste très inégal et n’est
pas encore effectif partout.
La prime est non seulement versée de manière inégalitaire selon le
département mais, aussi, selon le secteur ; au sein d’une même
structure, l’aide-soignante pourra la percevoir alors que sa collègue,
auxiliaire de vie, ne touchera rien. Une nouvelle fois, ce n’est pas
acceptable !!! Les salariées du secteur de l’aide et du maintien à
domicile semblent les grandes oubliées de cette reconnaissance nationale
alors qu’elles ont, avec compétence et malgré les risques sanitaires,
poursuivi leur tâche auprès des personnes fragiles et dépendantes.
Si certains départements ont pris l’initiative de la verser, d’autres ne donnent aucun signe.
L'absence de reconnaissance de ce travail pourtant indispensable nous
parait inappropriée et un signal préjudiciable à leur engagement
professionnel.
Dans le secteur privé lucratif, les employeurs doivent aussi s’acquitter
du versement de cette prime à l’ensemble des professionnels qui
exercent les mêmes tâches que dans le public ou l’associatif.
Si la prime en soi n’est pas une revendication de la CGT, l’iniquité de
son versement accentue le sentiment d’injustice préjudiciable tant pour
les professionnels que les personnes accompagnées.
Pour la CGT, elle doit être allouée de manière universelle par
professionnel, quels que soient les métiers et services, sur la base de 1
500 euros nets.
Cette présente demande est réalisée indépendamment des démarches
nationales concernant la revalorisation des métiers et des secteurs
d’activités sanitaires, sociaux et médico-sociaux avec une attente
particulière de revalorisation salariale forte et cohérente pour tous
ces professionnels qui, depuis trop longtemps, vivent une grande
précarité et une politique de très bas salaires.
Pour la CGT, la reconnaissance doit se traduire par de véritables
augmentations de salaires pour tous les salariés, des créations massives
d’emplois et l’amélioration des garanties collectives.
C’est pourquoi la CGT demande la création d’un grand service public de
la santé et de l’action sociale intégrant l’aide et le maintien à
domicile.
Montreuil, le 23 juin 2020
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