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jeudi 2 octobre 2014

Laboratoires de biologie médicale : Un joli gâteau de 4,5 milliards d’euros livré aux appétits financiers

mercredi 1er octobre 2014 , par Frédéric Dayan 
 
Tandis qu’on parle beaucoup de la mobilisation des professions réglementées contre les projets gouvernementaux de libéraliser des secteurs entiers, on parle moins des menaces sérieuses qui pèsent sur les laboratoires de biologie médicale. Hier 30 septembre, des patrons de laboratoires ont d’ailleurs organisé une action en tentant d’impliquer leurs salariés.
Ces laboratoires, à qui nous nous adressons pour effectuer les analyses prescrites par les médecins, font partie du secteur de la santé. Ils réalisent un chiffre d’affaire d’environ 4,5 milliards d’euros par an. Un marché convoité de fait, depuis longtemps par certains groupes d’investisseurs (banques, fonds d’investissements, assurances, etc.). C’est dans ce contexte que "s’alignant sur les résolutions de la Commission Européenne sur le thème de la « concurrence libre et non faussée », le gouvernement sous l’alibi de la sécurité médicale, a décidé de dérèglementer ce secteur pour l’offrir aux appétits financiers" dénonce la fédération nationale des industries chimiques CGT (organisation à laquelle sont affiliés les salariés de ces laboratoires privés).
En effet, dans son projet de loi de croissance et pouvoir d’achat destiné à « restituer 6 milliards d’euros de pouvoir d’achat aux Français », le gouvernement envisage l’ouverture du capital des sociétés de biologie médicale aux investisseurs étrangers à la profession, c’est-à-dire à la finance.
Il s’agit là d’amplifier un processus déjà engagé avec un texte de 2010 (loi Ballereau) en agissant sur trois leviers :
- La libéralisation du secteur par l’ouverture du capital des laboratoires d’analyses médicales à des non-biologistes, a permis l’arrivée, dans le secteur, de groupes européens et de fonds d’investissements qui restructurent l’activité avec, comme conséquence, la suppression d’emplois importants du fait de la diminution du nombre de laboratoires et des évolutions technologiques.
- L’industrialisation de la biologie médicale par la robotisation afin de faire des économies d’échelle et des gains de productivité.
- L’obligation de certification. Le processus de certification des laboratoires et l’adoption de la norme qualité européenne ISO 15189 seront obligatoires à compter du 1er novembre 2016. Le coût financer de mise aux normes contribue, également, au regroupement ou à la disparition des petits laboratoires.
Pour la FNIC-CGT, les intérêts des salariés des laboratoires ne sont pas les mêmes que ceux de leurs patrons. Car ce sont bel et bien les personnels qui paient le prix fort des concentrations : bas salaires, suppressions d’emplois, détérioration des conditions de travail. D’ailleurs, la FNIC CGT rappelle que "lors de la dernière commission paritaire de la convention collective nationale des laboratoires de biologie médicale extra-hospitaliers, la délégation patronale a une nouvelle fois utilisé l’argumentaire des menaces contenues dans ce projet de loi pour annoncer qu’elle n’avait pas mandat pour augmenter les salaires de la branche."
Dans ce contexte, la CGT des industries chimiques appelle ces salariés des laboratoires à participer aux actions et manifestations du 16 octobre afin d’assurer la pérennité de notre système de Sécurité sociale par l’emploi et les salaires.

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