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mercredi 29 octobre 2014

Démocratie sociale 2014 : Une offensive redoublée contre le droit du travail

L’enjeu est clair : le patronat veut être libre d’adapter les droits des salariés à ses choix économiques, les livrer davantage à la course au profit, avoir le droit de licencier librement quand la conjoncture est défavorable aux actionnaires, adapter le temps de travail aux fluctuations d’activité, abandonner le CDI comme référence du contrat de travail…

Le Medef et la Cgpme martèlent l’idée que la représentation collective et son organisation constituent un poids et une contrainte majeure pour les entreprises. Le principal argument avancé est celui de l’emploi et de la compétitivité des entreprises, qui seraient paralysées par un code du travail trop contraignant.
Le patronat entend ainsi profiter d’un contexte économique et social dégradé pour faire triompher une forme de démagogie : face aux destructions d’emplois, au niveau de chômage, à la croissance nulle, il faut se ranger du côté du bon sens et libérer l’entreprise afin de favoriser l’emploi et la reprise économique. Avec pour corollaire que ceux qui parlent de développer les droits et la représentation collective des salariés seraient à mille lieux des réalités économiques et sociales.
Parmi les revendications du patronat, celle de relever les seuils sociaux n’est pas nouvelle. Y céder serait se soumettre une fois de plus au dogme du coût du travail : faire vivre les IRP, cela prends du temps, et, pour le Medef, « Le temps c’est de l’argent ! » C’est la représentation collective dans les PME qui est visées. Or, cette vision est en contradiction avec certaines dispositions de la « Loi - dite - de sécurisation de l’emploi » qui prétend, officiellement développer le dialogue social dans l’entreprise et associer les représentants du personnel à certaines décisions (consultation annuelle du CE sur les orientations stratégiques, présence de représentants des salariés dans les Conseils d’administration, informations partagées entre la plupart des IRP avec la mise en place de la base de données économiques et sociales).
Aujourd’hui, pour le patronat, la régulation sociale devrait se faire au niveau de la branche et de l’entreprise au prétexte de rapprocher les lieux de décisions des salariés. La loi ne s’appliquerait plus à tous, elle deviendrait « supplétive ».
Mais qui sortira gagnant du dialogue, en face-à-face, du pot de terre contre le pot de fer, sans véritables droits d’expression, d’intervention et de représentation pour les salariés ? La vérité, c’est que le patronat, relayé par le Medef, veut être l’unique décideur du devenir économique et social du pays, alors qu’il n’en est pas le seul acteur et encore moins le principal moteur.
Il est prouvé que les entreprises qui se portent le mieux sont en majorité celles où les salariés sont associés aux choix qui les concernent. De fait, l’entreprise appartient aussi aux salariés, qui, par leur travail, sont les véritables créateurs de richesses.

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