La
Confédération européenne des syndicats (CES) plaide pour qu’un « seuil
de décence » soit intégré dans la législation afin de garantir que le
salaire minimum légal ne puisse jamais être inférieur à 60% du salaire
médian et à 50% du salaire moyen de l’État membre concerné.
C’est à titre indicatif pour les États membres que la Commission
européenne a inclus ces seuils dans le projet de directive mais la CES
tente, avec plusieurs eurodéputés, de rendre obligatoire ce niveau
plancher de salaire avant que la directive soit soumise au Parlement
européen.
La CES appelle également les eurodéputés à inclure des garanties sur la
manière dont les salaires minimaux légaux seront calculés au-dessus du «
seuil de décence » de telle sorte que tous les salaires minimaux légaux
soient vraiment « adéquats » et fixés à un niveau qui assure des
conditions de vie décentes.
Une étude de la Commission a déterminé qu’établir ce « seuil de décence »
entraînerait une augmentation salariale pour un quart de la
main-d’œuvre voire plus dans six pays de l’UE.
Ces chiffres sont ceux de la Commission européenne mais n’ont pas été
vérifiés et paraissent sous-estimés. Par exemple, le pourcentage exact
pour les Pays-Bas est 16,52%.
Déclaration de la Secrétaire générale adjointe de la CES Esther Lynch :
« Un salaire minimum qui ne protège pas les travailleurs de la pauvreté
va à l’encontre du principe même de salaire minimum. La Commission
européenne a reconnu la situation épouvantable à laquelle des millions
de travailleurs à bas salaire sont confrontés mais, tel qu’il se
présente aujourd’hui, son projet de directive ne se traduirait pas par
de réelles augmentations salariales. »
« C’est maintenant au Parlement et aux gouvernements européens de
modifier le projet de directive pour faire en sorte que les États
membres ne puissent plus fixer leurs salaires minimaux sous le « seuil
de décence ». Par ailleurs, la directive doit aussi être amendée pour
imposer aux États membres qu’ils fixent leurs salaires minimaux légaux
au-dessus du seuil de décence et à un niveau « adéquat » déterminé en
impliquant pleinement les syndicats. »
« Une augmentation décente des salaires les plus bas n’a que trop tardé
en Europe et contribuerait à la relance au sein de l’UE. Il n’y a pas de
meilleur stimulant économique que mettre de l’argent dans les poches
des travailleurs les moins bien payés qui sont les plus susceptibles de
le dépenser dans des secteurs en difficulté plutôt que de l’amasser. »
Les propositions de la CES visant à inclure un « seuil de décence » et
une garantie d’« adéquation » dans la directive concernent les États
membres où les salaires minimaux légaux sont d’application.
Montreuil, le 19 février 2021
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