Historiquement,
l’aide au logement était calculée pour un an en fonction des revenus
imposables N-2. La situation professionnelle actuelle de l’allocataire
pouvait faire varier la base de ressources et faire évoluer les droits à
la hausse ou à la baisse.
Cette réforme met fin à cette méthode. Pour calculer l’aide au logement,
il faudra prendre comme base de ressources, les 12 mois précédant le
versement de la prestation avec une actualisation trimestrielle.
Même si l’on peut penser que la prise en compte des revenus actuels soit
plus juste, les plafonds de ressources pour l’obtention du droit
n’étant pas revalorisés afin de récupérer l’actualisation des deux
années, de nombreuses familles vont perdre leurs droits en ce début
d’année.
La CGT alerte sur la mise en place d’une réforme
injuste sans moyen supplémentaire. Ainsi, l’absence d’anticipation liée à
un manque d’effectif criant impacte directement le traitement des
dossiers dont un nombre important reste en souffrance.
En effet, le système est au rouge. Ce n’est pas seulement la demande
d’allocations logement qui se trouve bloquée mais le dossier complet des
allocataires, les faisant basculer dans une précarité inacceptable.
Pour exemple, une déclaration trimestrielle de situation nécessaire au
paiement des droits de décembre (revenus, situation familiale, emploi,
etc.) ne peut être enregistrée et les allocataires se retrouvent sans
revenu, dans l’attente d’un hypothétique feu vert des directions
informatiques afin de débloquer le dossier.
Ces allocataires vont, légitimement, vouloir prendre contact avec leur
Caf. Le site « caf.fr » est saturé, les plateformes téléphoniques ne
sont pas en capacité d’absorber tous les appels et l’accès aux accueils
ne se fait en majorité que sur rendez-vous.
Sont concernés 11 000 dossiers à la Caf du Puy-de-Dôme, 59 539 à la Caf
du Nord, 4 000 à la Caf du Tarn-et-Garonne, 6 400 à la Caf de Savoie, 4
500 à la Caf Pyrénées-Orientales, 2 963 à la Caf de la Haute-Loire, 14
000 à la Caf du Finistère, 12 390 à la Caf du Vaucluse, 28 942 à la caf
de l’Essonne, 5 000 dossiers dans la caf de l’Ardèche, etc.
Cela fait déjà quelques mois que la CGT, par le biais de ses
administrateurs et représentants du personnel, a alerté les directions
de la Cnaf et des Caf, que les services seraient saturés, que le
personnel ne pourrait pas faire face et que les assurés seraient
pénalisés.
La CGT continue de revendiquer l’embauche d’effectifs supplémentaires et
l’arrêt immédiat de la politique de rigueur, imposée par le
gouvernement et responsable de la casse de la Sécurité sociale.
Montreuil, le 29 janvier 2021
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