Alors que le Premier ministre rencontre l’ensemble des organisations
patronales et syndicales pour recueillir leur avis sur les changements à
opérer afin de favoriser l’emploi dans les TPE/PME, le nombre de
chômeurs poursuit sa montée vertigineuse. En effet, au mois d’avril, on
enregistre 54 100 demandeurs d’emploi supplémentaires toutes catégories
confondues (A, B, C). Le nombre de chômeurs de longue durée, le chômage
des jeunes et des seniors augmentent respectivement de 1,1%.
Hier, dans le cadre du rendez-vous bilatéral avec la CGT, Manuel Valls s’est engagé à « ne pas toucher au contrat de travail ». Philippe Martinez et la délégation CGT s’en sont félicités mais ont insisté sur le fait que, si les difficultés financières de TPE-PME sont réelles, elles ont un impact direct sur les conditions de travail et salariales. Pour la CGT, l’objectif de favoriser l’emploi dans les TPE/PME demande économiquement de revoir :
les conditions d’accès aux crédits, en abaissant les charges d’emprunts et de commissionnements pour les PME/TPE ;
l’accès aux aides publiques, en évaluant les dispositifs existants et en conditionnant l’accès aux aides, au respect de critères tels que le respect du minima de branches, l’égalité de traitement hommes/femmes, etc. ;
l’impôt sur les sociétés, souvent plus lourd pour les TPE/PME que pour les grandes entreprises, en le modulant en fonction du comportement des sociétés en matière d’emploi, d’investissement productif, de formations, de recherches … ;
les relations inter-entreprises, en équilibrant les relations entre les types d’entreprises et en passant de la sous-traitance à la « cotraitance », pour améliorer les conditions salariales et sociales dans les TPE/PME ;
les salaires et qualifications, en revalorisant les salaires et en garantissant la reconnaissance des qualifications et le déroulement de carrière, comme la situation des salariés des TPE/PME l’exige et comme le demandent les salariés de ces entreprises. En moyenne, les salariés des TPE demandent 400€ d’augmentation par mois, soit une augmentation au niveau du SMIC que nous revendiquons.
Sur le droit d’expression et de représentation dans les TPE, la CGT a souligné que la mise en place des futures Commissions paritaires régionales interprofessionnelles (CPRI) pour les salariés des entreprises de moins de 11 salariés constituera une avancée limitée. Au mieux les quelque 4 600 000 salariés auront en effet 130 représentants syndicaux (10 par région), qui disposeront, chacun, de seulement 5 heures par mois, soit 6 secondes par salarié et par an.
Concernant la revendication patronale sur l’instauration d’un barème d’indemnités prud’homales en cas de licenciement d’un salarié, la délégation de la CGT a dénoncé l’effet désastreux d’une telle mesure qui pourrait conduire certaines entreprises à encore moins respecter le droit du travail. Nous avons préféré défendre l’idée de l’augmentation des moyens pour les futurs représentants des CPRI (proximité, heures, nombres, moyens) afin de favoriser un dialogue préventif et non conflictuel.
Ne nous le cachons pas : si le dialogue existe dans ces entreprises, le dialogue social y est aujourd’hui quasi inexistant, et pour cause ! Grand nombre d’employeurs le rabâchent sans cesse : ils veulent rester « maîtres chez eux »… une vision d’un autre temps.
Montreuil, le 2 juin 2015.
Hier, dans le cadre du rendez-vous bilatéral avec la CGT, Manuel Valls s’est engagé à « ne pas toucher au contrat de travail ». Philippe Martinez et la délégation CGT s’en sont félicités mais ont insisté sur le fait que, si les difficultés financières de TPE-PME sont réelles, elles ont un impact direct sur les conditions de travail et salariales. Pour la CGT, l’objectif de favoriser l’emploi dans les TPE/PME demande économiquement de revoir :
les conditions d’accès aux crédits, en abaissant les charges d’emprunts et de commissionnements pour les PME/TPE ;
l’accès aux aides publiques, en évaluant les dispositifs existants et en conditionnant l’accès aux aides, au respect de critères tels que le respect du minima de branches, l’égalité de traitement hommes/femmes, etc. ;
l’impôt sur les sociétés, souvent plus lourd pour les TPE/PME que pour les grandes entreprises, en le modulant en fonction du comportement des sociétés en matière d’emploi, d’investissement productif, de formations, de recherches … ;
les relations inter-entreprises, en équilibrant les relations entre les types d’entreprises et en passant de la sous-traitance à la « cotraitance », pour améliorer les conditions salariales et sociales dans les TPE/PME ;
les salaires et qualifications, en revalorisant les salaires et en garantissant la reconnaissance des qualifications et le déroulement de carrière, comme la situation des salariés des TPE/PME l’exige et comme le demandent les salariés de ces entreprises. En moyenne, les salariés des TPE demandent 400€ d’augmentation par mois, soit une augmentation au niveau du SMIC que nous revendiquons.
Sur le droit d’expression et de représentation dans les TPE, la CGT a souligné que la mise en place des futures Commissions paritaires régionales interprofessionnelles (CPRI) pour les salariés des entreprises de moins de 11 salariés constituera une avancée limitée. Au mieux les quelque 4 600 000 salariés auront en effet 130 représentants syndicaux (10 par région), qui disposeront, chacun, de seulement 5 heures par mois, soit 6 secondes par salarié et par an.
Concernant la revendication patronale sur l’instauration d’un barème d’indemnités prud’homales en cas de licenciement d’un salarié, la délégation de la CGT a dénoncé l’effet désastreux d’une telle mesure qui pourrait conduire certaines entreprises à encore moins respecter le droit du travail. Nous avons préféré défendre l’idée de l’augmentation des moyens pour les futurs représentants des CPRI (proximité, heures, nombres, moyens) afin de favoriser un dialogue préventif et non conflictuel.
Ne nous le cachons pas : si le dialogue existe dans ces entreprises, le dialogue social y est aujourd’hui quasi inexistant, et pour cause ! Grand nombre d’employeurs le rabâchent sans cesse : ils veulent rester « maîtres chez eux »… une vision d’un autre temps.
Montreuil, le 2 juin 2015.
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