Les cinq syndicats du géant français Areva appellent les salariés à faire grève sur tous les sites du groupe, après l'annonce début mai, de plus de 3000 suppressions de postes
« C'est un peu comme si un médecin prescrivait un remède avant d'avoir posé le diagnostic sur un patient » fustige l'intersyndicale (CGT, CFDT, CFE-CGC, FO, et Unsa) d'Areva, qui appele les salariés à « un arrêt de travail » de 24 heures pour la « sauvegarde de l'emploi, des conditions de travail et des garanties collectives » rapporte France Info.
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90 % de grévistes sur les sites du groupe
Des «barrages filtrants» sont, depuis ce matin, installés à l’entrée des sites Areva. Devant le siège parisien de La Défense (Hauts-de-Seine), près de 200 salariés étaient rassemblés. Jose Montès (FO) a fait, ce mardi, état de « plus de 90% de grévistes en moyenne sur les sites industriels » du groupe. Les salariés manifestent leur « inquiétude et leur colère car on nous propose de fausses solutions à de vrais problèmes », a-t-il souligné. Des assemblées générales sont également prévues sur chaque site du groupe.« Donner un message clair aux décideurs politiques et aux directions »
Objectif : « donner un message clair aux décideurs politiques et aux directions ». Dans leur tract, les représentants syndicaux écrivent : « L’avenir d’Areva, de ses emplois opérationnels et de supports, de ses établissements industriels et d’ingénierie, des bassins d’emploi, ne se fera pas sans les salariés ».Cordinateur CGT, Pascal Evariste fait part de sa colère : « On est tous fâchés. Il n'y a aucune remise en cause du management, de l’organisation, aucune réflexion lancée » sur le projet industriel. Il ajoute : « Par contre, les salariés vont déguster, ça c’est bien en cours. »
5 milliards d'euros de pertes en 2014
La CFDT, qui « espère » pour sa part que « les sites industriels vont s’arrêter » le temps de la grève, reproche elle aussi à la direction de placer «la question de la stratégie» derrière celle de l’emploi. « C'est le moment de mobiliser, car on peut peser sur les choix qui vont être faits », ajoute Jean-Pierre Bachmann, le coordinateur de la CFDT, premier syndicat du groupe nucléaire.Détenu à près de 87% par l’État, Areva a accusé une perte nette d’environ 5 milliards d’euros en 2014, en raison notamment d’importantes dépréciations d’actifs. Le groupe nucléaire (44 000 collaborateurs) a engagé un plan d’économies d’un milliard d’euros d’ici à 2017 qui pourrait se traduire par la suppression de 6 000 postes dans le monde.
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