En
effet, sur les 357 nouveaux foyers de contamination recensés la semaine
dernière, en France, plus du quart d’entre eux se trouvent sur les lieux
de travail, dans les entreprises ! Viennent, ensuite, le milieu
scolaire et surtout les universités dont on sait les conditions
d’accueil des étudiants dans des amphithéâtres bondés. Et, en troisième
position, les établissements de santé, hôpitaux et cliniques qui
représentent une contamination sur dix. Ce qui montre à quel point il
est urgent de supprimer le jour de carence des fonctionnaires qui,
malades, se rendent au travail malgré tout, pour ne pas être pénalisés.
Aucune des mesures prises ne répond à cet état de fait. Alors que le
Code de santé publique autorise déjà le ministre de la Santé à prendre
des mesures d’urgence en cas d’épidémie, le Président fait de nouveau le
choix de l’état d’urgence sanitaire généralisé à partir de vendredi à
minuit, pour masquer les carences des pouvoirs publics, en matière de
politique de santé.
L’État d’urgence, arrivé à son terme le 11 juillet dernier, est
réactivé, en lieu et place d’une période transitoire qui devait courir
jusqu’au 1er avril 2021. Alors que le Défenseur Des Droits qualifiait
déjà cette mesure de disproportionnée, l’état d’urgence sanitaire va
donner des pouvoirs exorbitants à l’exécutif et permettre la mise en
place de mesures liberticides.
Dans ce contexte, la mise en œuvre d’un « couvre-feu » imposé aux
résidents de huit grandes métropoles, en plus d’être une atteinte aux
libertés individuelles et collectives, ne correspond pas aux mesures à
prendre au préalable, concernant travail, milieux scolaire et médical.
Au lieu de faire planer la responsabilité des nombreuses contaminations
sur les populations qui feraient prétendument passer leur liberté
individuelle avant leur devoir de citoyen, le Gouvernement serait mieux
avisé de répondre au besoin de renforcement de notre système de
protection sociale solidaire.
Montreuil, le 15 octobre 2020
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