Le 17
août dernier, la CGT était la première organisation syndicale française à
exiger que cessent les violences, que soient immédiatement libérés les
syndicalistes injustement emprisonnés et que les exigences sociales et
démocratiques des travailleur.euse.s du Bélarus, mobilisé.e.s dans de
nombreuses grèves et manifestations, soient entendues et satisfaites.
Le président Macron, à l’occasion de son déplacement dans les pays
Baltes, fait mine d’entendre cette colère. Il vient de se dire «
impressionné par le courage des manifestants. Ils savent les risques
qu’ils prennent, en défilant tous les week-ends et, pourtant, ils
poursuivent le mouvement pour faire vivre la démocratie dans un pays qui
en est privé depuis si longtemps. »
Alors que, depuis deux ans, la répression des manifestations, en France,
a fait des milliers de blessés, une trentaine d’éborgné.e.s, une
dizaine de mutilé.e.s, que Zineb Redouane en est morte, le nouveau
schéma national du maintien de l’ordre (SNMO), présenté la semaine
dernière, confirme la volonté du ministère de l’Intérieur de rejeter
toute évolution significative et ouvre la voie à de nouvelles atteintes à
la liberté de manifester et à la liberté d’information. Il entérine le
maintien des grenades de désencerclement et des LBD 40, malgré les
appels du Conseil de l’Europe. Les journalistes se voient associé.e.s,
sans distinction, aux manifestant.e.s, puisqu’il leur est rappelé qu’ils
commettraient un délit, en cas de non-dispersion après des sommations,
ce qui revient à entraver leur travail, au moment où leur présence est
la plus utile et nécessaire.
La France se distingue tristement, en Europe, par le nombre de personnes
mutilées ou gravement blessées, dans le cadre de manifestations malgré
les enquêtes et alertes du Défenseur des droits, du Haut-Commissariat
des Nations-Unies aux Droits de l’Homme, de journalistes, du Conseil de
l’Europe, etc.
Plutôt que de délivrer, avec beaucoup de cynisme, des leçons
internationales de démocratie, il serait heureux et décent que le
président Macron double son appréciation de la situation politique et
sociale au Bélarus de réels engagements en faveur de la liberté de
manifester, en France.
Montreuil, le 29 septembre 2020
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