Le 17 septembre dernier, l’Autorité de la concurrence a publié un
rapport dénonçant une véritable « machine à fric » pour les géants du
BTP, actionnaires des sociétés d’autoroutes.
En 2005, la CGT avait combattu la privatisation des autoroutes
imposée par le gouvernement de Dominique de Villepin et de son ministre
de l’Economie Thierry Breton, qui affirmait, à l’époque, que « l’Etat
contrôlera et fixera les tarifs (des péages) » et n’hésitait pas à
sanctionner sévèrement les militants CGT qui s’opposaient à ce bradage
devenu un scandale national.
On se souvient qu’un rapport de la Cour des comptes de 2008,
confirmait ce qu’a toujours dit la CGT, en reconnaissant que la cession,
pour une valeur d’achat de 14,8 milliards d’euros, était inférieure aux
estimations de la valeur du patrimoine routier entraînant une perte d’1
milliards d’euros par an sous forme de dividendes liés aux
participations de l’Etat.
Le chiffre d’affaires de l’ensemble des 19 Sociétés Concessionnaires
d’Autoroutes (SCA), parmi lesquelles VINCI ; ASF/ESCOTA ;
EIFFAGE:APRR/AREA ; ABERTIS : SANEF/SAPN), est en constante progression
(+ de 20%) découlant essentiellement de l’augmentation des tarifs de
péages, bien supérieure à l’inflation.
Le rapport de l’Autorité de la concurrence précise également que
« l’Etat a privatisé les SCA au moment même où leur rentabilité a
commencé à croître fortement jusqu’à atteindre les niveaux actuels (…).
Sept années après la privatisation, les dividendes versés par les seules
SCA privatisées se sont ainsi élevés, dividendes exceptionnels inclus, à
14,9 milliards d’euros ».
Démonstration est également faite que le coût du péage est nettement
supérieur au coût réel des activités de fonctionnement de l’autoroute
permettant à ces profits une progression permanente : alors que le prix
du kilomètre pour l’usager ne cesse d’augmenter permettant
l’accroissement du chiffre d’affaire, les effectifs des personnels des
autoroutes ont été réduits de 17% depuis la privatisation, et comptent
2776 agents en moins. Dans le même temps, depuis 2013, les SCA touchent
le Crédit d’Impôt compétitivité Emploi (CICE). Scandaleux !
En plein débat sur la transition énergétique, et à la veille d’une
nouvelle conférence environnementale où les transports feront l’objet
d’un débat spécifique, il est urgent de prendre des mesures pour que
cette manne financière serve l’intérêt général, notamment pour
développer les modes alternatifs à la route dans une conception
multimodale, tout en permettant le financement de la régénération et de
la modernisation des réseaux ferrés, fluviaux et routiers nationaux non
concédés.
Pour la CGT, deux urgences s’imposent :
- Stopper immédiatement le processus en cours de privatisation et de mise en concession de routes nationales.
- Renationaliser les sociétés d’autoroutes privatisées en 2005/2006, en légiférant à nouveau à partir du projet de loi déjà débattu au Sénat.
- Stopper immédiatement le processus en cours de privatisation et de mise en concession de routes nationales.
- Renationaliser les sociétés d’autoroutes privatisées en 2005/2006, en légiférant à nouveau à partir du projet de loi déjà débattu au Sénat.
Le rapport de l’Autorité de la concurrence place l’activité des
autoroutes comme « activité de service public ». Pour la CGT, cela passe
par une maîtrise et un contrôle public ! Il en va de l’intérêt général.
Montreuil, le 22 septembre 2014
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire