La CGT participe ce vendredi 19 septembre à une réunion de
mobilisation sur l’apprentissage. L’objectif annoncé est de lever tous
les « obstacles structurels qui freinent la progression de
l’apprentissage » pour atteindre 500 000 jeunes en apprentissage d’ici
2017. Or depuis 20 ans, la course aux chiffres que personne n’atteint
jamais se substitue à une réelle politique de formation initiale
professionnelle.
La CGT considère, au contraire, qu’il faut à la fois miser sur la
qualité de la formation et sur l’amélioration de la situation des
apprentis, ce qui engage la responsabilité des pouvoirs publics et des
entreprises.
La CGT attend des engagements concrets pour :
- revaloriser l’alternance dans la formation initiale que ce soit en
lycée professionnel ou pour les contrats d’apprentissage. C’est à dire
améliorer l’accompagnement des jeunes pendant les périodes où ils
apprennent en pratiquant. Cela passe par la reconnaissance d’un statut,
des missions des tuteurs, maîtres d’apprentissage et des formateurs en
CFA,
- reconnaître les spécificités et les atouts des deux voies de
formation initiale scolaire ou par apprentissage, et éviter de les
mettre systématiquement en concurrence, dans un but de favoriser le
moins disant. Il est ainsi faux que l’apprentissage favorise l’insertion
dans l’emploi à hauteur de 80% des jeunes qui ont emprunté cette voie.
En Ile-de-France, lorsque 100 jeunes entrent en apprentissage, seuls 66
arrivent au bout de la formation. Le taux d’accès au diplôme étant de
l’ordre de 80%, seuls 53 auront leur diplôme. Et comme environ la moitié
de celles et ceux qui ont le diplôme vont à l’emploi (CDD et CDI
confondus), c’est seulement 27 des 100 jeunes entrés en apprentissage
qui vont à l’emploi. Ce constat mérite d’être confronté à celui
concernant la voie professionnelle sous statut scolaire,
- veiller à l’articulation entre la formation initiale et continue
qui doit véritablement se mettre en place, elle permettra de ne laisser
personne sur le bord du chemin. Combattre la notion même d’échec pour
renforcer la dynamique des parcours est une action qui passe par
l’instauration d’un véritable droit différé à la formation. Cela
s’inscrit pour la CGT dans une perspective d’une sécurité sociale
professionnelle des personnes,
La CGT exige avec les organisations de jeunesse l’ouverture d’une
concertation sur les droits des apprentis, permettant d’améliorer leurs
conditions de vie, de formation et de travail notamment sur les sujets
suivants :
- la rémunération des apprentis, qui doit augmenter et prendre en compte le niveau de qualification,
- l’accompagnement pour la recherche d’un employeur et le
renforcement de l’engagement des entreprises de plus de 50 salariés et
des branches sur ce sujet. Nous souhaitons également qu’un travail soit
ouvert pour renforcer la mixité Femme/Homme,
- l’accompagnement pédagogique et la qualité de la formation, dans le
CFA et dans l’entreprise, pour prévenir les ruptures de contrats et
augmenter le taux de réussite. Cela passe par la reconnaissance d’un
statut, des missions des tuteurs, maîtres d’apprentissage et des
formateurs en CFA,
- la protection sociale des apprentis, et les mesures d’accompagnement en matière de transport et de logement par exemple,
- la garantie d’accéder à un emploi stable à l’issue du contrat
d’apprentissage, alors que la crise a fortement dégradé l’insertion des
apprentis,
Toutes ces exigences ne sont pas compatibles avec un patronat
rétrograde qui au mépris des besoins croissants de qualification entend
former à minima dans l’entreprise et s’affranchir de tout contrôle, de
toute réglementation du travail protégeant le jeune apprenant. C’est le
sens de ces attaques régulières contre les diplômes, garants de la
reconnaissance des qualifications et premiers leviers en matière de
salaire.
Si le patronat est aussi soucieux qu’il le dit, par le développement
de l’apprentissage, qu’il reprenne la proposition de la Cgt. Si les
employeurs veulent réellement, parlons de politique de branche, de
responsabilité sociale vis à vis des entreprises en sous traitance, vis à
vis de l’aménagement du territoire... Lancer une grande campagne de
recrutement en apprentissage pour en faire bénéficier les petites et
moyennes entreprises. Ce serait enfin un moyen concret de donner du
corps à une GPEC d’entreprise, de branche ou territoriale. Cet
engagement pourrait préserver et développer nombreux secteurs fragilisés
y compris dans des domaines non délocalisables ou relocalisables, et
redonner des perspectives à une jeunesse qui subit durement la
politique d’austérité.
Montreuil, le 19 septembre 2014
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