Dans le cadre de la journée internationale des droits des femmes
ce dimanche 8 mars, la CGT se mobilise et met en avant ses propositions
pour lutter contre les discriminations au travail et les violences
faîtes aux femmes dans la société et pour l'égalité salariale.
La lutte pour l'égalité et contre
les discriminations sexistes est loin d'être terminée. Malgré les lois
adoptées pour l'égalité salariale, il demeure toujours un écart salarial de 27% entre les femmes et les hommes. Par ailleurs, 20% des femmes sont victimes de harcèlement sexuel au travail. Ce 8 mars 2020, journée internationale de lutte pur les droits des femmes, plus de 150 000 personnes ont défilé dans toute la France dans des « marches des grandes gagnantes », à l’appel de la CGT et d’un collectif de 30 associations et syndicats féministes.
Les chiffres concernant les inégalités salariales, les violences sexistes et les discriminations au travail, rappellent que la lutte pour l'égalité doit aussi se mener sur les lieux de travail.
Les femmes sont plus diplômées que les hommes, pourtant il existe toujours un écart salarial de 27%
Pire, cet écart est stable depuis 20 ans. Cette inégalité s’explique essentiellement par quatre facteurs :- les temps partiels concernent à 80% les femmes,
- la concentration des femmes dans des métiers socialement et financièrement dévalorisés,
- une moindre progression sur l’ensemble de la carrière et une « discrimination pure », qui joue d’autant plus que le salaire est individualisé et composé de primes.
- 59% des entreprises de plus de 50 salarié.es ne respectent pas la loi et n'ont ni accord ni plan d'action sur l'égalité professionnelle.
20% des femmes sont victimes de harcèlement sexuel au travail
Une enquête de l'Ifop, réalisée pour la fondation jean Jaurès et publiée en octobre 2019, révèle qu'en Europe 60 % des femmes ont déjà été victimes d’une forme de sexisme ou de harcèlement sexuel au travail au cours de leur vie professionnelle. En France, 30 % des femmes ont déjà été harcelées ou agressées sexuellement sur leur lieu de travail.L'OIT a adopté la première convention internationale contre les violences et le harcèlement au travail
Lors de sa dernière conférence générale, en juin 2019, l'Organisation internationale du travail a adopté la première convention internationale contre les violences et le harcèlement au travail, reconnaissant ainsi que la violence et le harcèlement dans le monde du travail «peuvent constituer une violation des droits humains ou une atteinte à ces droits… mettent en péril l’égalité des chances, sont inacceptables et incompatibles avec le travail décent».Elle définit «la violence et le harcèlement» comme des comportements et des pratiques «qui ont pour but de causer, causent ou sont susceptibles de causer un dommage d’ordre physique, psychologique, sexuel ou économique».
Cette nouvelle convention vise à protéger tous les travailleur.ses, quelque soit leur statut (précaire, sans contrat de travail, stagiaire, apprenti.e, etc), contre toutes les formes de violence et de harcèlement y compris psychologiques, avec une prise en compte spécifique des violences fondées sur le genre.
Elle s'applique dans l’ensemble du monde du travail, y compris les trajets et déplacements professionnels, les lieux de repas, voire d’hébergement lorsqu’ils sont fournis par l’employeur ; et prend en compte l’impact des violences domestiques sur le monde du travail avec des droits concrets pour protéger le droit au travail des victimes de violences conjugales : droits à congés, à aménagement de l’organisation du travail, protection contre le licenciement, etc.
Cette norme, accompagnée d'une recommandation, prévoie aussi d'intégrer la lutte contre le harcèlement et les violence sexistes dans l'ensemble des politiques publiques.
Ainsi les États qui l'auront ratifiée devront interdire dans la législation le harcèlement et les violences, former l'ensemble des professionnels intervenants sur le sujet (magistrat-e-s, inspections du travail, travailleur-se-s sociaux....), aménager la charge de la preuve dans le cadre des procédures judiciaires, prévoir des processus de réparation intégrale du préjudice des victimes, etc.
À ce jour, la France n'a toujours pas ratifié cette convention.
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