Depuis plus d’une année, la pandémie liée à
la Covid bouleverse la vie, le travail, les libertés individuelles et
collectives des populations sur tous les continents.
En France, le 1er-Mai, journée internationale des
travailleurs et travailleuses va, une nouvelle fois, se dérouler dans un
contexte de crise sanitaire.
La persistance de la circulation des virus est rendue plus alarmante par
l’insuffisance des moyens de notre système de santé publique, moyens
matériels et humains particulièrement dans les services de réanimation
mais aussi dans les établissements hospitaliers, médicaux sociaux ou
encore dans les déserts médicaux.
Ce constat indéniable de difficultés d’accès aux soins trouve ses causes
dans des choix budgétaires visant à faire toujours plus d’économies.
Pour nos organisations, il est temps de mettre en œuvre un plan
d’urgence pour rebâtir un système public de santé à hauteur des besoins.
Le « bout du tunnel » tant espéré est également ralenti par une carence
d’approvisionnement en vaccins. L’insuffisance de moyens consacrés à la
recherche publique et à la production du médicament n’est pas sans lien
avec cette situation de pénurie. Les organisations signataires
renouvellent leur demande d’une mise à disposition accélérée de vaccins
sûrs et efficaces pour toutes les personnes qui le souhaitent.
Cette crise sanitaire se double d’une crise économique et sociale très
grave malgré les dispositifs mis en œuvre et malgré la solidité de notre
système de protection sociale.
Pourtant, l’emploi et les salaires sont affectés et pourraient l’être durablement.
L’incertitude quant au redémarrage de l’activité de nombreux secteurs, à
l’arrêt ou au ralenti depuis des mois, et aux conséquences à plus long
terme, gagne.
De trop nombreux plans sociaux, de restructurations injustifiées, de
délocalisations d’activités avec leur cortège de suppressions d’emploi
sont en cours. Beaucoup d’entreprises ont pourtant bénéficié d’aides
publiques importantes sans aucune contrepartie. Nos organisations
exigent leur conditionnalité au respect de normes sociales et
environnementales et à la préservation des emplois, tant dans
l’industrie que dans les services. A l’éducation nationale, dans les
services publics, comme dans les différentes administrations, les
suppressions de postes se poursuivent. Il est temps de stopper
l’hémorragie par des recrutements indispensables à l’exercice de
missions de qualité.
La précarité et la pauvreté gagnent du terrain en particulier chez les
jeunes et les salariés fragilisés par des contrats à durée déterminée.
De plus en plus, émerge le sentiment d’une génération sacrifiée. Nos
organisations demandent en urgence un plan de soutien supplémentaire en
direction de la jeunesse.
Au lieu de cela, la réforme de l’assurance
chômage, rejetée par toutes les organisations syndicales et qui n’a
d’autre but que de faire de nouvelles économies, est poursuivie.
Elle pourrait pénaliser plus 1,7 millions de demandeurs d’emploi, parmi
eux les plus précaires et particulièrement les plus jeunes.
Nos organisations renouvellent leur exigence d’abandon de la réforme aux
conséquences désastreuses, elles entament des recours juridiques pour
faire échec à sa mise en œuvre et se mobilisent, aux côtés des salariés
précaires, des intermittents, des saisonniers, intérimaires, etc.
Elles militent pour le renforcement de la protection sociale qui passe
également par l’abandon définitif de tout projet régressif en matière de
retraites. Elles s’opposent aux velléités d’intégrer au projet de loi
de finances de la sécurité sociale, la part de budget de l’État
consacrée à l’Agirc-Arrco et à l’Unedic.
Le contexte de crise sanitaire conduit aussi à limiter les libertés et
le rôle pourtant essentiel du syndicalisme. Nos organisations combattent
toutes les entraves à l’activité syndicale et toutes les atteintes aux
libertés individuelles et collectives notamment le droit constitutionnel
de manifestation.
Elles condamnent la prolongation sans fin de l’état d’urgence et
appellent au retrait des dispositions contenues dans le projet de loi
sécurité globale et les décrets sécurité intérieure qui remettent en
cause ces libertés.
Le 1er-Mai est une journée qui unit internationalement les
travailleurs et travailleuses avec leurs organisations syndicales. Le
progrès des droits sociaux et des garanties collectives est conditionné à
ce que tous les peuples puissent vivre en paix et disposent des
libertés individuelles et collectives indispensables à leur
développement.
Nos organisations réaffirment leur soutien aux combats qu’ils mènent
avec leurs syndicats pour la justice sociale. Elles dénoncent la
répression sanglante qui s’abat sur la population en Birmanie (Myanmar),
ainsi qu’à l’encontre du syndicat HKCTU à Hong Kong dont le secrétaire
général Lee Cheuk Yan est menacé de prison. Elles agissent pour le
respect immédiat des droits démocratiques et syndicaux.
Nos organisations CGT, FO, FSU et Solidaires appellent toutes les travailleuses et travailleurs à se saisir du 1er-Mai,
partout en France, pour en faire une journée de mobilisation et de
manifestation, pour s’engager avec détermination pour l’emploi, les
salaires, les services publics, la protection sociale, les libertés et
la paix dans le monde.
Le 16 avril 2021
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