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mardi 1 novembre 2016

Démantèlement du camp de Calais : et ensuite ?

L’opération de « mise à l’abri » des migrants de la lande de Calais ordonnée par l’Etat, si elle correspond à une urgence humanitaire réelle, est en fait une opération politicienne. La responsabilité du gouvernement aurait été de prendre depuis des mois, les mesures nécessaires pour réellement accueillir et accompagner dignement les milliers de femmes, d’enfants et d’hommes obligés de fuir les bombes et les conflits du Moyen-Orient et de l’Afrique orientale.
En effet, pendant des mois, le gouvernement de Manuel Valls a laissé se développer la « jungle de Calais », sans chercher à trouver des solutions adaptées aux besoins des migrants.
Si la CGT peut soutenir cette opération au regard de sa dimension humaniste, elle est plus circonspecte quant à la fermeté affichée par le gouvernement surtout quand cette opération « humanitaire » est réalisée en tenant la presse à l’écart.
Si beaucoup de migrants ont accepté de rejoindre les centres d’accueil et d’orientation (CAO) de leur plein gré, d’autres veulent continuer leur route vers le Royaume-Uni. Ce déplacement forcé fait craindre que les droits des réfugiés ne soient pas respectés. Le risque est grand que nombre d’entre eux se retrouvent rapidement en centres de rétention et soient expulsés vers leur pays d’entrée dans l’Union européenne ou leur pays d’origine.
Dans un contexte politique nauséabond où certains sont tentés par la xénophobie et le repli identitaire, la CGT, fidèle à ses valeurs de paix, de fraternité et d’internationalisme, entend saluer et réaffirmer sa totale solidarité envers tous les élus, comités d’entreprise et citoyens qui accueillent dignement ces milliers de migrants fuyant la guerre, la misère et la pauvreté.
La CGT dénonce avec force tous les actes de malveillance perpétrés contre les structures d’accueil et appelle tous ses militants à se joindre aux actions de solidarité et de soutien aux migrants.
La CGT exige :
- le respect inconditionnel des textes internationaux et européens garantissant les droits fondamentaux de tous les demandeurs d’asile et de tous les migrants ;
- l’augmentation substantielle du nombre de places dans les centres d’accueil des demandeurs d’asile (CADA) et des moyens adéquats pour répondre rapidement aux demandes d’asile ;
- un suivi social, médical et psychologique pour les personnes qui ont vécu les drames et les traumatismes de la guerre et de l’exil, souvent au péril de leur vie ;
- la garantie d’accès à l’apprentissage de la langue française, au suivi de projets professionnels et de formations adaptées ;
- la renégociation des accords du Touquet pour que la France ne joue plus le rôle détestable de garde-frontière de la Grande-Bretagne et la révision des accords de Dublin pour permettre à ceux qui le souhaitent de s’installer dans n’importe quel pays de la Communauté européenne.
Les milliers de victimes de guerre, bien souvent provoquée pour préserver les intérêts capitalistes de grandes puissances et de grandes multinationales, doivent trouver la solidarité et l’accueil qu’ils sont en droit d’attendre du pays des Droits de l’Homme. La CGT s’y emploiera.
Montreuil, le 26 octobre 2016.

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