Tout
d’abord, nous tenons à vous remercier d’avoir répondu à notre
invitation.
Qui ne s’en souvient pas ?
La loi du 4 août 2014 portant réforme du système ferroviaire
devait tout résoudre : la dette, et la production avec un cadre
social harmonisé de haut niveau
pour tous les acteurs du ferroviaire. L’effet boomerang n’a pas
tardé et l’on assiste aujourd’hui à une mise en scène
déplorable de la part du gouvernement, de la direction SNCF et de
certaines organisations syndicales.
Depuis le 9 mars dernier, et à
partir du 1er
juin en grève reconductible, la mobilisation et la détermination
des cheminots n’a pas faiblit. Ceux-ci en assemblées générales
réaffirment leur volonté de gagner une convention
collective nationale
(CCN) de haut niveau, clé de voûte d’une réglementation qui
améliore leurs conditions de travail et la sécurité du système
ferroviaire.
Comment pourraient-ils accepter
une CCN aussi néfaste qui va marquer pour des décennies leurs
conditions de vie et de travail ?
Concernant cette situation de
blocage, ce sont bien le patronat des transports (UTP) et surtout la
direction de la SNCF, qui en portent la responsabilité : ils
refusent de négocier sur la base de propositions construites par la
CGT et validées par les autres syndicats.
En
début de semaine dernière, le ministère a mis, de fait, la
direction SNCF sur la touche. Il a proposé un accord
d’entreprise
apparemment « discuté » avec certaines organisations syndicales.
Ce projet de texte a eu pour objectif de diviser les cheminots. Le
Secrétaire d’Etat a tenté par ce biais de les rassurer en
invoquant le quasi maintien des règles actuelles.
Si
les mobilisations successives semblent avoir contraint la direction,
via le ministère, à faire évoluer le projet d’accord
d’entreprise, il n’en demeure pas moins que ce piège tendu aux
cheminots de la SNCF n’a pas fonctionné !
Cet accord, s’il devait voir
le jour en dehors d’un décret socle et d’une CCN de haut niveau,
servirait de prétexte pour justifier « l’écart de compétitivité
» entre les entreprises ferroviaires privées et la SNCF. Il
favoriserait ainsi le dumping social, la sous traitance,
l’externalisation des tâches, et, in fine, la concurrence. Il
pourrait facilement être remis en cause sur décision unilatérale
de l’entreprise.
Il est aussi à noter que
depuis la parution du “projet“ de décret socle du 16 février
2016, le gouvernement n’a toujours remis sa nouvelle copie. C’est
consternant puisque le projet de loi du 4 août 2014 avait prévu la
date du 1er
juillet 2016 pour application.
La
légitimité de notre lutte de juin 2014 pour une autre réforme du
système ferroviaire est aujourd’hui démontrée. Les cheminots
mesurent la trahison. Le fruit de leur travail est englouti par les
filiales Géodis, Kéolis et autre Ouibus. Il sert à financer une
dette que les cheminots subissent. A
la SNCF, le Crédit
d’Impôt pour la Compétitivité & l’Emploi (CICE) de 400
millions d’euros n’a ni été utilisé pour l’emploi, ni pour
les salaires. A contrario, les dirigeants ont investi 700 millions
d’euros à Boston pour l’achat d’une plateforme multimodale,
110 millions d’euros en Australie pour acheter une compagnie de bus
et pas un euro en retour.
Pire, avec la loi Macron, la
SNCF alimente sa filiale routière OUIBUS, véritable gouffre
financier dont la recapitalisation pour 2015 a coûté 110 millions
d’euros.
Cette
manne financière, n’a ni servi aux cheminots ni aux usagers qui
paient de plus en plus cher pour un réseau dégradé, des trains
supprimés.
Ces
sommes astronomiques doivent être utilisées pour plus de confort,
de régularité, de sécurité et permettre à une majorité de la
population de se déplacer a des prix abordables plutôt que de
favoriser la circulation de bus, de camions. C’est le rôle et la
mission d’un grand Service Public.
Dans
le même temps, nos dirigeants s’évertuent à casser l’emploi
(-25000 cheminots en 7 ans), ferment des gares, des guichets, des
lignes… et le réseau continue de se dégrader. Plus personne ne
veut financer les Trains d’Equilibre du Territoire (TET), des
liaisons TER sont transformées en « Trains touristiques » ou
transférées sur la route !
Nos dirigeants gèrent la SNCF
comme une multinationale sacrifiant l’entreprise publique et ses
salariés sur l’autel du business aux quatre coins du monde. Ce
sont les usagers du rail et les cheminots qui paient la note de cette
stratégie mortifère.
A cet effet, les attaques
portées sur notre corporation sont inacceptables. Les cheminots ne
sont pas des privilégiés : 12 week-ends par an ? 1 Noël
sur 2 avec sa famille ? Des prises et fins de services à
n’importe que heure du jour et de la nuit ? Des vacances en
juillet/ août1 année sur 3…Si on veut parler de vrais privilèges,
ce n’est ni vers les salariés pas plus vers les cheminots qu’il
faut se tourner : vous n’en trouverez pas sur la liste des
Panama Papers.
Ce que nos détracteurs
appellent privilèges ; ne sont que des compensations pour un
équilibre entre les conditions de vie et de travail et la sécurité
des circulations. La réglementation en vigueur à la SNCF a souvent
été écrite après des accidents et des drames. Pratiquement 3 ans
après Brétigny, nos dirigeants qui contournent la loi au quotidien,
poussent au crime nombre d’encadrants et qui ne respectent pas plus
les textes réglementaires auront c’est sûr à rendre compte de
leurs agissements.
Les cheminots n’accepteront
pas de voir régresser leurs droits, ils défendent leurs « conquis
» sociaux dans l’intérêt de la qualité et de la sécurité du
service public ferroviaire, tant fret que voyageur. Ils invitent
l’ensemble des salariés à ne pas subir et relever la tête !
L’unité des cheminots va
balayer les mensonges, les doutes, et va nous faire gagner sur nos
revendications.
Merci de votre attention
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