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lundi 6 juin 2016

Conférence de presse des cheminots - Le 6 juin 2016 en gare de Cherbourg

Tout d’abord, nous tenons à vous remercier d’avoir répondu à notre invitation.


Qui ne s’en souvient pas ? La loi du 4 août 2014 portant réforme du système ferroviaire devait tout résoudre : la dette, et la production avec un cadre social harmonisé de haut niveau pour tous les acteurs du ferroviaire. L’effet boomerang n’a pas tardé et l’on assiste aujourd’hui à une mise en scène déplorable de la part du gouvernement, de la direction SNCF et de certaines organisations syndicales.
Depuis le 9 mars dernier, et à partir du 1er juin en grève reconductible, la mobilisation et la détermination des cheminots n’a pas faiblit. Ceux-ci en assemblées générales réaffirment leur volonté de gagner une convention collective nationale (CCN) de haut niveau, clé de voûte d’une réglementation qui améliore leurs conditions de travail et la sécurité du système ferroviaire.
Comment pourraient-ils accepter une CCN aussi néfaste qui va marquer pour des décennies leurs conditions de vie et de travail ?
Concernant cette situation de blocage, ce sont bien le patronat des transports (UTP) et surtout la direction de la SNCF, qui en portent la responsabilité : ils refusent de négocier sur la base de propositions construites par la CGT et validées par les autres syndicats.
En début de semaine dernière, le ministère a mis, de fait, la direction SNCF sur la touche. Il a proposé un accord d’entreprise apparemment « discuté » avec certaines organisations syndicales. Ce projet de texte a eu pour objectif de diviser les cheminots. Le Secrétaire d’Etat a tenté par ce biais de les rassurer en invoquant le quasi maintien des règles actuelles.
Si les mobilisations successives semblent avoir contraint la direction, via le ministère, à faire évoluer le projet d’accord d’entreprise, il n’en demeure pas moins que ce piège tendu aux cheminots de la SNCF n’a pas fonctionné !
Cet accord, s’il devait voir le jour en dehors d’un décret socle et d’une CCN de haut niveau, servirait de prétexte pour justifier « l’écart de compétitivité » entre les entreprises ferroviaires privées et la SNCF. Il favoriserait ainsi le dumping social, la sous traitance, l’externalisation des tâches, et, in fine, la concurrence. Il pourrait facilement être remis en cause sur décision unilatérale de l’entreprise.
Il est aussi à noter que depuis la parution du “projet“ de décret socle du 16 février 2016, le gouvernement n’a toujours remis sa nouvelle copie. C’est consternant puisque le projet de loi du 4 août 2014 avait prévu la date du 1er juillet 2016 pour application.
La légitimité de notre lutte de juin 2014 pour une autre réforme du système ferroviaire est aujourd’hui démontrée. Les cheminots mesurent la trahison. Le fruit de leur travail est englouti par les filiales Géodis, Kéolis et autre Ouibus. Il sert à financer une dette que les cheminots subissent. A la SNCF, le Crédit d’Impôt pour la Compétitivité & l’Emploi (CICE) de 400 millions d’euros n’a ni été utilisé pour l’emploi, ni pour les salaires. A contrario, les dirigeants ont investi 700 millions d’euros à Boston pour l’achat d’une plateforme multimodale, 110 millions d’euros en Australie pour acheter une compagnie de bus et pas un euro en retour.
Pire, avec la loi Macron, la SNCF alimente sa filiale routière OUIBUS, véritable gouffre financier dont la recapitalisation pour 2015 a coûté 110 millions d’euros.
Cette manne financière, n’a ni servi aux cheminots ni aux usagers qui paient de plus en plus cher pour un réseau dégradé, des trains supprimés.
Ces sommes astronomiques doivent être utilisées pour plus de confort, de régularité, de sécurité et permettre à une majorité de la population de se déplacer a des prix abordables plutôt que de favoriser la circulation de bus, de camions. C’est le rôle et la mission d’un grand Service Public.
Dans le même temps, nos dirigeants s’évertuent à casser l’emploi (-25000 cheminots en 7 ans), ferment des gares, des guichets, des lignes… et le réseau continue de se dégrader. Plus personne ne veut financer les Trains d’Equilibre du Territoire (TET), des liaisons TER sont transformées en « Trains touristiques » ou transférées sur la route !

Nos dirigeants gèrent la SNCF comme une multinationale sacrifiant l’entreprise publique et ses salariés sur l’autel du business aux quatre coins du monde. Ce sont les usagers du rail et les cheminots qui paient la note de cette stratégie mortifère.
A cet effet, les attaques portées sur notre corporation sont inacceptables. Les cheminots ne sont pas des privilégiés : 12 week-ends par an ? 1 Noël sur 2 avec sa famille ? Des prises et fins de services à n’importe que heure du jour et de la nuit ? Des vacances en juillet/ août1 année sur 3…Si on veut parler de vrais privilèges, ce n’est ni vers les salariés pas plus vers les cheminots qu’il faut se tourner : vous n’en trouverez pas sur la liste des Panama Papers.
Ce que nos détracteurs appellent privilèges ; ne sont que des compensations pour un équilibre entre les conditions de vie et de travail et la sécurité des circulations. La réglementation en vigueur à la SNCF a souvent été écrite après des accidents et des drames. Pratiquement 3 ans après Brétigny, nos dirigeants qui contournent la loi au quotidien, poussent au crime nombre d’encadrants et qui ne respectent pas plus les textes réglementaires auront c’est sûr à rendre compte de leurs agissements.

Les cheminots n’accepteront pas de voir régresser leurs droits, ils défendent leurs « conquis » sociaux dans l’intérêt de la qualité et de la sécurité du service public ferroviaire, tant fret que voyageur. Ils invitent l’ensemble des salariés à ne pas subir et relever la tête !

L’unité des cheminots va balayer les mensonges, les doutes, et va nous faire gagner sur nos revendications.

Merci de votre attention

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