Le régime à points préconisé par le gouvernement fera baisser les
pensions. Pourtant financer un régime solidaire de retraite par
répartition est possible. À condition d’appuyer sur les bons leviers.
Les partenaires sociaux ont
été reçus ces 5 et 6 septembre par le Premier ministre et les membres du
gouvernement chargés du dossier des retraites. L'occasion de tenter
d'infléchir le projet du gouvernement qui n’a pas montré, depuis
dix-huit mois, la moindre volonté de concertation.
Pourtant, un autre type de réforme est possible pour améliorer le
niveau des pensions de tous les travailleurs et revenir à un âge de départ légal à 60 ans. La CGT s’oppose à la mise en place d’un régime à points qui ferait baisser les pensions de 10 à 30 %, et propose une amélioration significative des retraites de tous les régimes à hauteur de 120 milliards d’euros d’ici 2050.
Où les trouver ? En jouant sur les différents curseurs, tout en maintenant un droit à un départ anticipé à taux plein pour les métiers les plus pénibles. Il faudra tout d’abord modifier la répartition des richesses. En instituant l’égalité salariale hommes / femmes,
en augmentant les salaires et en assurant des emplois stables et
qualifiés jusqu’à l’âge de la retraite. Contrairement à ce qui passe
actuellement, où plus d’un travailleur sur deux est privé d’emploi à
partir de 55 ans.
Il faudra aussi supprimer les exonérations de cotisations sociales mises
en place par les lois de financement de la Sécurité sociale 2018 et
2019 et soumettre à cotisation sociale tous les éléments de rémunération
(intéressement, participation, épargne salariale et épargne retraite).
Au programme également : la mise en place d’un malus sur les emplois précaires,
la modernisation de la fiscalité du capital en créant une contribution
sociale sur les revenus financiers distribués par les entreprises et la
lutte contre l’évasion fiscale.
De quoi abonder les ressources des différents régimes de retraite. Télécharger le tract iciPour une retraite plus juste, mobilisons-nous le 24 septembre partout en France.
Emmanuel Macron reparle de durée de cotisation pour pouvoir partir en retraite, pensant ainsi pouvoir berner les Français.
Pourtant, ceux-ci ont bien compris
que le régime universel à points a pour but de les faire travailler plus
longtemps avec des droits à la retraite plus faibles – même si
l'opération de communication orchestrée par le chef de l'État et son
gouvernement veut nous faire croire le contraire.
Ainsi, il s'agirait d'allonger la durée des cotisations mais de ne plus recourir à un âge pivot avec une décote avant 64 ans... sauf que cela revient au même ! Infographie de la NVO
En tenant compte de l’entrée de plus en plus tardive dans un emploi
stable (27 ans en moyenne aujourd’hui), les annonces de Macron
reviennent à repousser l’âge légal de départ à la retraite bien au-delà
de 64 ans.
Les français ne seront pas dupes
La réforme Delevoye / Macron ne ferait que des perdants : femmes,
jeunes, salariés du privé comme agents publics, y compris les retraités
actuels qui verraient la valeur du point fondre comme neige au soleil.
C'est la raison pour laquelle, pour la CGT, ce projet ne peut constituer
une base de négociation.
C'est à se demander si tout cela n'est pas destiné à rassurer le
patronat le jour de l’ouverture de l’université d’été du Medef. Le
président de la République veut-il donner des gages au patronat qui ne
veut plus payer de cotisations et reculer encore et toujours l’âge de la
retraite ?
La CGT appelle à la mobilisation le 24 septembre partout en France
La CGT porte des propositions de progrès social avec comme condition
préalable l’augmentation du financement consacré à la retraite – puisque
le nombre de retraités va fortement augmenter d’ici les prochaines
années. Nous le savons, les richesses ne manquent pas, la France étant
même la championne du monde du versement des dividendes.
La CGT exige l’ouverture de négociations :
pour améliorer les salaires, particulièrement en appliquant
l’égalité salariale entre les femmes et les hommes, ce qui fera rentrer
de nouvelles recettes pour nos retraites (plus de 6,5 milliards d’euros
pour la dernière mesure) ;
sur les conditions et la réalité du travail, notamment sur les
questions de pénibilité au travail comme le réclament depuis des mois,
par exemple, les personnels soignants très mobilisés.
La CGT appelle tous les salariés, retraités et privés d’emploi à se mobiliser dès le 24 septembre pour obliger le gouvernement à renoncer à son projet de réforme et gagner une retraite à 60 ans sans décote et avec un minimum de pension à 1 200 euros nets mensuels.
Le vaste chantier de la réforme des retraites a franchi un cap le
18 juillet dernier, quand le haut-commissaire a dévoilé ses
préconisations après dix-huit mois de concertation avec les partenaires
sociaux. Mais tout reste à faire pour défendre un système juste où tout
le monde bénéficiera des mêmes droits.
Quelles sont les intentions réelles du gouvernement pour la réforme des retraites ?
Ce ne sont pas les annonces de M. Delevoye le 18 juillet dernier,
après dix-huit mois de concertation avec les syndicats, qui ont permis
de lever le flou. Seule certitude à ce jour : le gouvernement souhaite
que l’application du nouveau système universel par points, qui a
vocation à remplacer les 42 régimes existants, entre en vigueur en 2025.
Le calendrier de mise en œuvre s'oriente vers un projet de
loi présenté en Conseil des ministres d’ici à la fin de l’année puis
débattu au Parlement en 2020, avant ou après les élections municipales.
En attendant, la bataille à venir sur l’âge de « départ à taux
plein à 64 ans» (distinct de l’âge légal), à laquelle tous les syndicats
sont fermement opposés, rendra la concertation – qui reprend en
septembre – difficile. D’autant que l’on ne sait rien sur le montant des
pensions ou l’âge auquel chacun pourra partir à la retraite à taux
plein. Ce qui est sûr, c'est qu'un retraité partant à l'âge légal de 62
ans, même avec une carrière complète, verra sa pension amputée d'une
décote de 10 %. La non-prise en compte des propositions des syndicats sur la
pénibilité par exemple ou la référence à la carrière complète plutôt
qu'aux 25 meilleures années risque aussi d’envenimer les débats.
Comme la valeur du point, qui n’est pas connue et dont la
revalorisation n’est garantie par aucun mécanisme, Comment va-t-elle
évoluer ? En fonction de l’inflation, des salaires, de la croissance, de
l’espérance de vie ? Et qui en décidera ? La CGT réclame des droits garantissant dans tous les secteurs
professionnel, la possibilité d'un départ dès 60 ans et revendique de
meilleures retraites par l'augmentation des financements qui reposent
sur les cotisations sociales.
Pour l’heure seul « le blocage du niveau de financement des retraites
et l’allongement de la vie active » apparaît comme une certitude. La
CGT est convaincue que l'absence de ressources nouvelles, conjuguée à
l'augmentation du nombre de retraités d'ici à 2050, entraînera un
effondrement du montant des pensions d'environ un tiers. La CGT appelle d’ores et déjà à descendre dans la rue le 24 septembre.