Dans un communiqué du 7 juillet 2015, l’union départementale CGT de
la Manche se félicite du jugement rendu à l’encontre des entreprises
présentes sur le chantier du réacteur pressurisé européen (EPR) de
Flamanville :
Justice sociale pour les salariés détachés du chantier EPR de Flamanville
De 2008 à 2011, le grand chantier EPR de Flamanville a été le théâtre
de pratiques inadmissibles à l’égard de 460 salariés intérimaires
polonais et roumains. Ce sont actuellement des millions de salariés qui
se retrouvent menacés de déclassement social par leur mise en
concurrence partout en Europe.
Délit de travail dissimulé, délit de marchandage, délit de prêt
illicite de main d’œuvre et d’emploi de salariés étrangers sans titre…
Derrière la qualification de ces délits, il y a des hommes, des
familles, spoliés de leurs droits sociaux élémentaires !
Le groupe Bouygues, les entreprises Quille, Welbond Armatures portent
une écrasante responsabilité, leurs « sergents recruteurs de main
d’œuvre » en l’occurrence les sociétés d’intérim Atlanco et Elco ont
sciemment contourné le code du travail et les règles de détachement de
salariés. Le procès ouvert à Cherbourg grâce à l’action syndicale sur le
chantier nous éclaire sur l’offensive actuelle du Medef contre le code
du travail, l’inspection du travail, le droit syndical, les prud’hommes,
les services publics. Nous sommes clairement au carrefour de la
dérèglementation et de la baisse du coût du travail.
La CGT, investie sur le chantier EPR depuis le début, dans un
contexte où nous n’étions pas les bienvenus, était présente le 7 juillet
au tribunal de Cherbourg en espérant qu’enfin justice soit rendue dans
l’intérêt de la défense et l’amélioration des garanties collectives des
salariés et le respect des droits des salariés. Le verdict espéré, est
tombé. Le tribunal reconnait le chef d’accusation de travail
dissimulé à l’encontre des entreprises. La CGT souhaite que cette
décision ouvre les yeux aux donneurs d’ordre, tel que EDF, maître
d’ouvrage, mais grand absent du procès, sur sa responsabilité quant à
confier des chantiers « marchés publics » à des entreprises telles que
Bouygues.
Reste une 2ème phase concernant le recouvrement des cotisations
sociales, pour lesquelles le montant avoisine les 12 millions d’euros,
vaste chantier pour la CGT, alors même que le gouvernement remet en
cause tous les conquis sociaux de la Sécurité Sociale notamment en
faisant la chasse aux dépenses de santé oubliant de se pencher sur la
question des recettes.
Au-delà du montant des amendes, peu élevé au regard des millions d’euros engloutis dans les paradis fiscaux,
la CGT se félicite d’une telle décision, redonnant espoir à l’ensemble
des salariés malmenés par des politiques d’austérité en France et
partout en Europe.
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