Les organisations syndicales et de
jeunesse ont fait l’analyse de la situation économique et sociale qui
s’annonce tendue pour les prochaines semaines et en particulier à la
rentrée de septembre.
La pandémie a durablement affecté de nombreux secteurs d’emploi, par
exemple, dans le domaine de la production industrielle, le tourisme, la
restauration, le spectacle, le commerce... Les services publics ont
démontré leur rôle de première importance, que ce soit dans la santé,
l’éducation, les administrations, au plus près des usagers, sans
reconnaissance, ni en terme d’emplois à créer, ni en augmentation de
salaire pour les personnels.
De nombreuses suppressions d’emploi sont engagées, par le biais de plans
sociaux, de licenciements individuels et beaucoup de salarié.e.s,
notamment dans les petites et moyennes entreprises, sont dans
l’incertitude et, cela, malgré un fort recours au chômage partiel et des
aides sans conditionnalité. Certaines entreprises profitent de l’effet
d’aubaine pour licencier. L’intersyndicale souligne le rôle majeur des
syndicats dans le combat pour préserver l’emploi, améliorer les
conditions de travail et les rémunérations.
Plus de 800 000 jeunes risquent d’être sacrifiés dès septembre, privés
de l’accès à la fois aux formations initiales, ou empêchés dans leur
recherche du premier emploi. Cette situation est d’autant plus
préoccupante que le gouvernement refuse d’abroger une réforme de
l’assurance chômage qui touche particulièrement les salariés les plus
précaires.
La population pensait la réforme régressive du régime de retraite
enterrée, le système universel par points avait été arrêté mi-mars en
raison de l’épidémie, après des mois de mobilisations historiques et
majoritaires dans le pays.
Le président de la République et son nouveau gouvernement veulent la
remettre au centre de leurs projets, dès cet été. La crise sanitaire a
pourtant démontré ce que nous disions cet hiver pendant le mouvement
social : le système universel par points ne résisterait pas à une chute
vertigineuse du PIB et entraînerait inéluctablement un effondrement des
pensions des actifs, futurs retraité.e.s, comme des retraité.e.s
actuel.le.s.
Le gouvernement annonce un « grand plan pour la jeunesse ». Nous
exigeons qu’il en termine, enfin, avec la précarité des jeunes, apporte
des droits et des accompagnements supplémentaires. Il ne peut reposer
sur des contrats de travail au rabais et de nouvelles exonérations
compromettant plus encore le financement de la protection sociale.
Face à tous ces risques de régression sociale en matière d’emploi, de
salaires et de protection sociale, en particulier en matière de
retraite, les organisations syndicales et de jeunesse restent mobilisées
durant l’été et à la rentrée !
Paris, le 8 juillet 2020
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